Le disjoncteur électrique, c’est un peu le garde du corps de votre installation. Il protège votre maison contre les surcharges et les courts-circuits en coupant automatiquement le courant en cas de problème. Mais pour qu’il fasse bien son travail, encore faut-il choisir la bonne puissance de disjoncteur. Trop faible, il sautera en permanence. Trop fort, il ne protégera pas efficacement votre circuit.
Alors, comment bien déterminer la puissance du disjoncteur pour garantir la sécurité de votre installation électrique ? Voici les éléments à prendre en compte pour faire le bon choix.
1. Comprendre le rôle du disjoncteur
Un disjoncteur électrique a deux missions principales :
- Protéger les circuits électriques en évitant les surcharges qui pourraient endommager les fils ou provoquer un incendie.
- Protéger les personnes en coupant immédiatement le courant en cas de court-circuit ou de fuite de courant.
Chaque circuit électrique a une intensité maximale qu’il peut supporter. Si la puissance du disjoncteur est mal adaptée, soit il coupera l’électricité trop souvent, soit il laissera passer un courant trop fort, ce qui peut être dangereux.
2. Connaître les intensités recommandées selon l’usage
La norme NF C 15-100, qui régit les installations électriques en France, définit les intensités recommandées pour chaque type de circuit. Voici les principales valeurs à respecter :
- 10 A pour l’éclairage (avec des fils de 1,5 mm²).
- 16 A ou 20 A pour les prises de courant classiques (avec des fils de 2,5 mm²).
- 20 A pour les circuits spécialisés comme le lave-linge, le lave-vaisselle ou le four.
- 32 A pour les appareils très énergivores comme les plaques de cuisson ou la cuisinière électrique.
Ces valeurs assurent une protection efficace des circuits tout en permettant une utilisation normale des équipements électriques.
3. Calculer la puissance nécessaire en fonction des appareils
Pour bien choisir la puissance du disjoncteur, il est essentiel de prendre en compte la puissance électrique des appareils qui seront branchés sur le circuit.
La formule de base est la suivante :
Puissance (W) = Tension (V) x Intensité (A)
En France, la tension domestique est généralement de 230 V. Ainsi, pour un disjoncteur de 16 A, la puissance maximale supportée est :
230 V x 16 A = 3 680 W
Si vous branchez plusieurs appareils sur un même circuit et que leur consommation totale dépasse cette valeur, le disjoncteur électrique sautera régulièrement.
Pour éviter cela, il est important de bien répartir les appareils sur différents circuits en fonction de leur puissance.
4. Choisir entre disjoncteur divisionnaire et disjoncteur général
Il existe plusieurs types de disjoncteurs électriques, chacun ayant un rôle bien précis dans l’installation.
- Le disjoncteur général (ou disjoncteur de branchement) protège toute l’installation. Sa puissance est déterminée par votre contrat d’abonnement électrique, généralement entre 30 A et 90 A.
- Les disjoncteurs divisionnaires protègent chaque circuit de la maison (éclairage, prises, électroménager). Leur intensité dépend de la puissance des appareils branchés.
- Le disjoncteur différentiel détecte les fuites de courant et protège contre les risques d’électrocution. Il est généralement de 30 mA pour une installation résidentielle.
Pour une sécurité optimale, il est recommandé de respecter la norme NF C 15-100 et d’installer un tableau électrique bien organisé, avec un disjoncteur dédié pour chaque type de circuit.
5. Adapter la puissance du disjoncteur à l’abonnement électrique
Le disjoncteur général doit être cohérent avec la puissance souscrite auprès de votre fournisseur d’électricité.
Voici quelques exemples d’abonnement et leur correspondance en ampères :
- 3 kVA = 15 A
- 6 kVA = 30 A
- 9 kVA = 45 A
- 12 kVA = 60 A
Si vous utilisez un abonnement de 6 kVA mais que votre disjoncteur de branchement est réglé sur 45 A, il sautera régulièrement car votre installation dépasse la puissance autorisée.
Pour éviter les coupures intempestives, il est important d’ajuster la puissance du disjoncteur en fonction de votre consommation réelle.
6. Installer un disjoncteur différentiel pour plus de sécurité
En plus des disjoncteurs divisionnaires, il est fortement recommandé d’installer des disjoncteurs différentiels. Ces dispositifs détectent les fuites de courant et protègent contre les risques d’électrocution.
Selon la norme NF C 15-100, chaque tableau électrique doit comporter :
- Un interrupteur différentiel de type AC pour les circuits standards (prises, éclairage).
- Un interrupteur différentiel de type A pour les circuits alimentant les plaques de cuisson, le lave-linge et certains appareils électroniques.
Ces protections permettent d’éviter les accidents domestiques et garantissent une installation conforme aux normes.
7. Faire appel à un professionnel en cas de doute
Si vous hésitez sur le choix de la puissance du disjoncteur, il est préférable de faire appel à un électricien professionnel.
Une erreur dans le dimensionnement des disjoncteurs électriques peut entraîner :
- Des coupures fréquentes en cas de sous-dimensionnement.
- Une absence de protection efficace en cas de surdimensionnement.
- Un risque d’incendie ou d’électrocution en cas d’installation non conforme.
Un électricien pourra évaluer vos besoins, vérifier votre tableau électrique et s’assurer que votre installation respecte les normes en vigueur.
Un bon disjoncteur pour une installation sécurisée
Choisir la bonne puissance de disjoncteur est essentiel pour garantir la sécurité et le bon fonctionnement de votre installation électrique. En respectant les recommandations de la norme NF C 15-100 et en adaptant la puissance aux équipements branchés, vous évitez les coupures intempestives et les risques électriques.
Si vous envisagez des travaux ou si vous constatez des anomalies sur votre tableau électrique, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vérifier l’ensemble de votre installation et garantir une sécurité optimale.