Ce qui ressemble à une simple demande d’aide peut parfois cacher une véritable escroquerie. Dans de nombreuses stations-service françaises, une arnaque appelée « l’arnaque aux 5 € » cible les automobilistes les plus généreux.
Ce stratagème bien organisé se propage rapidement et provoque des pertes importantes. Voici comment il fonctionne et comment vous en protéger.
Une arnaque qui s’appuie sur la gentillesse des conducteurs
Le scénario est généralement le même. Alors qu’un automobiliste s’arrête pour faire le plein, une personne l’aborde en expliquant qu’elle est en panne de carburant et ne possède pas de carte bancaire. Elle propose un billet de 5 € en échange de quelques litres d’essence.
Sur le moment, cela peut sembler raisonnable. Mais lorsque le conducteur accepte et insère le pistolet dans le réservoir, d’autres individus interviennent brusquement.
En quelques instants, la situation échappe au contrôle de la victime qui est dans l’obligation de remplir complètement le réservoir ou plusieurs bidons. Le montant débité devient alors plus élevé que prévu : entre 80 et 150 € selon les cas.
Un témoignage publié dans la presse régionale raconte comment un conducteur a ainsi perdu 90 €. Il a été « très mal à l’aise » d’avoir été pris au piège malgré ses bonnes intentions.
Pourquoi les stations automatiques sont particulièrement visées
Les escrocs privilégient les stations-service automatisées, accessibles 24 heures sur 24 et sans personnel sur place. Ces lieux sont plus faciles à exploiter car il n’y a ni surveillance ni intervention possible en cas de problème.
Les clients paient uniquement par carte bancaire, ce qui renforce la crédibilité du discours des escrocs.
Les malfaiteurs observent les automobilistes isolés ou distraits et misent sur une action rapide et discrète. Voici les principales variantes repérées dans différentes régions :
| Variante | Méthode utilisée | Montant moyen du préjudice |
| Arnaque classique | Demande d’essence contre un billet de 5 € | 50 à 100 € |
| Remplissage de bidons | Plusieurs contenants demandés | 80 à 150 € |
| Faux appel à la compassion | Présence d’enfants pour inspirer la pitié | 70 à 120 € |
Ce que dit la loi et comment réagir
Sur le plan juridique, cette escroquerie est comme une extorsion punie par l’article 312-1 du Code pénal. Les peines peuvent aller jusqu’à 7 ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende.
Si des violences sont exercées ou si l’arnaque est commise en bande organisée, les peines peuvent atteindre 30 ans de réclusion.
Pour aider les autorités à lutter contre ces actes, il est essentiel de signaler tout incident même si le montant perdu paraît faible. Voici les actions à privilégier :
- Tenter de relever ou photographier discrètement la plaque d’immatriculation
- Retenir les éléments physiques distinctifs des individus
- Porter plainte rapidement dans un commissariat ou une gendarmerie
- Donner un témoignage précis et détaillé
Chaque signalement peut aider à identifier des réseaux actifs sur plusieurs départements. Même si certaines victimes hésitent à témoigner, ces démarches restent cruciales pour éviter que d’autres automobilistes ne soient piégés à leur tour.
Soyez vigilant en station-service
Dans ce type de situation, mieux vaut rester prudent. Il ne faut pas accepter d’échanger du carburant contre de l’argent liquide, même pour une petite somme.
Un simple refus poli peut suffire à décourager l’escroc. La prudence reste ainsi votre meilleure protection.
