Ce jeudi risque d’être particulièrement mouvementé pour Lidl en France. Les principaux syndicats ont lancé un appel à la grève qui pourrait durer plusieurs jours, voire sans limite, dès cette semaine. Objectif : obtenir des conditions de travail plus respectueuses et mettre fin à l’épuisement des équipes. Les consommateurs pourraient découvrir, avec surprise, des portes de magasins closes alors qu’ils pensaient faire leurs courses normalement.
Une grève « tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches »
Dans un tract diffusé lundi 12 mai 2025, l’intersyndicale (CFDT, CGT, CFTC et FO) invite les salariés de Lidl à ne plus se rendre au travail chaque jeudi, vendredi, samedi et dimanche, jusqu’à obtention de garanties. Selon eux, la charge de travail a explosé ces dernières années, au point de menacer leur santé physique et mentale. Ils dénoncent également l’obligation de travailler les dimanches et jours fériés, qu’ils jugent injuste.
Ces syndicats pointent aussi du doigt une baisse massive des effectifs dans les 1 600 magasins de l’enseigne en France. Avec près de 46 000 collaborateurs, Lidl fait face, selon eux, à des rayons en sous-effectif et à une pression constante sur le rythme des caisses. Résultat : le personnel se sent acculé entre clients pressés et objectifs de productivité.
À noter que l’Unsa, premier syndicat représentatif chez Lidl, n’a pas signé ce nouvel appel à la grève. Cette division au sein des organisations rend la situation encore plus incertaine : certains points de vente pourraient rester ouverts grâce au dialogue local, tandis que d’autres seront complètement fermés.
Ce mouvement social fait suite à une première mobilisation début février, portée par la CFDT, la CGT, la CFTC, FO et la CFE-CGC. À l’époque, les revendications portaient sur la revalorisation des salaires et l’amélioration des plannings. La grève, bien suivie, avait été suspendue au bout de quatre jours, faute d’accord immédiat.
Le contexte n’est pas simple pour le discounter d’origine allemande : après des années de croissance rapide, les tensions internes se cristallisent. La direction de Lidl a reconnu rencontrer des difficultés pour recruter et garder ses employés, notamment sur des postes en magasin jugés pénibles.
En parallèle, la fin janvier a vu le départ inattendu de Michel Biero, vice-président de Lidl France, très présent dans les médias. Son départ soudain a alimenté les spéculations sur la stratégie à venir et la capacité du groupe à gérer ce bras de fer social.
Pour les clients, il est recommandé de vérifier l’ouverture des magasins avant de se déplacer. Les informations sont mises à jour quotidiennement sur le site et l’application mobile de Lidl. En cas de fermeture exceptionnelle, des affiches seront apposées en vitrine pour indiquer la durée du mouvement.
