Pendant longtemps, j’ai vu mon composteur comme une boîte magique. J’y mettais mes épluchures, mes feuilles mortes, puis j’attendais patiemment que la nature fasse son travail. Mais parfois, rien ne se passait. Ou pire, ça sentait tellement mauvais que je me demandais si j’avais installé un laboratoire d’horreur dans mon jardin.
Avec l’été qui arrive, les conditions sont idéales pour activer nos précieux microbes décomposeurs et c’est le moment parfait pour comprendre pourquoi nos composts peuvent parfois faire des caprices.
Une fois qu’on saisit la science derrière tout ça, tout devient beaucoup plus simple ! Voici donc votre guide pour un compost réussi.
La science d’un compost qui marche
Les ouvriers invisibles : les microorganismes
Dans une simple poignée de compost en bonne santé, on trouve entre 5 et 7 milliards de bactéries ! C’est comme une armée microscopique qui travaille sans relâche pour transformer vos déchets en une terre riche et fertile.
Ces microbes s’organisent en étapes précises. D’abord, les bactéries mésophiles, qui préfèrent des températures entre 20 et 45 °C, s’attaquent aux sucres et protéines faciles à digérer.
Puis, lorsque la température grimpe entre 50 et 70 °C, les bactéries thermophiles prennent le relais pour décomposer les matières plus résistantes.
Quant aux champignons, ils s’occupent des matières que les bactéries ne peuvent pas digérer, mais ils ne survivent pas à la chaleur intense et restent donc plutôt sur les bords.
Le fameux rapport Carbone/Azote (C/N)
Vous avez sûrement déjà entendu parler du ratio carbone/azote. Pour bien commencer, il faut un mélange contenant environ 25 à 35 fois plus de carbone que d’azote. Quand le compost mûrit, ce ratio descend à 10-15.
En pratique, il suffit de mélanger deux volumes de matières vertes (comme les épluchures ou la tonte fraîche) pour un volume de matières brunes (feuilles mortes, carton, brindilles). Ce mélange permet naturellement d’obtenir le bon équilibre.
La température est un indicateur
Un compost actif peut atteindre 60 à 70 °C en son centre. Cette chaleur tue les graines indésirables et les bactéries nuisibles. Mais attention : un compost qui ne chauffe pas fonctionne aussi, même si c’est plus lent.
Le compostage « à froid » donne d’excellents résultats.
Dépannage : reconnaître un compost qui souffre
Odeurs désagréables
Si votre compost sent mauvais c’est qu’il est trop humide et manque d’air. Les bactéries étouffent, et les odeurs nauséabondes apparaissent. La solution est d’ajouter des matières sèches (feuilles mortes, carton déchiqueté) et d’aérer le tas pour faire circuler l’air.
Rien ne bouge ?
Si votre compost ne bouge pas, il manque sûrement d’azote ou d’eau. Parfois, il est aussi trop petit pour chauffer et démarrer. Ajoutez donc des matières vertes fraîches et un peu d’eau. Une poignée de terre de jardin peut aussi relancer les bactéries indispensables.
Visiteurs indésirables
Si vous avez des mouches ou rongeurs, c’est souvent à cause des restes gras ou de viande. Évitez ces déchets et couvrez toujours vos déchets avec des matières brunes. Un couvercle peut aider à limiter les intrusions.
Profitez de l’été pour booster votre compost
Avec la chaleur, les microbes deviennent très actifs. C’est aussi la saison où vous avez beaucoup de matières vertes (légumes, tontes).
- Évaluez votre compost : chauffe-t-il ? Sent-il bon ? Y a-t-il de l’activité ?
- Testez l’humidité avec le « test de la poignée » : si le compost s’effrite, c’est trop sec ; s’il coule, c’est trop humide. Ajustez avec de l’eau ou des matières sèches.
- Préparez vos réserves : conservez des feuilles mortes pour équilibrer vos apports toute l’année.