Le Livret d’Épargne Populaire (LEP), très apprécié des Français, pourrait perdre beaucoup de son attrait dès cet été. Depuis février 2025, son taux est fixé à 3,5 %. Mais la prochaine révision, prévue au 1er août, s’annonce difficile.
Pourquoi le taux du LEP est-il sur le point de fondre ?
La raison principale ? L’inflation, qui reste étonnamment basse depuis plusieurs mois. Selon les dernières données publiées par l’Insee le 15 mai, les prix hors tabac ont progressé de seulement 0,8 % en avril. C’est même un peu moins qu’en février et mars, où elle était à 0,7 %, et nettement en-dessous du 1,6 % observé en janvier.
Cette tendance à la baisse de l’inflation, mesurée sur les six premiers mois de l’année, va déterminer le nouveau taux du LEP au 1er août. Les chiffres du début d’année indiquent une inflation annuelle qui pourrait descendre sous la barre de 1 %. Et cela ferait chuter le taux du LEP à un niveau inférieur à 1 %, soit plus de trois fois moins que son taux actuel.
Un produit d’épargne qui suit la courbe de l’inflation
Le LEP reste un placement très populaire avec plus de 1,2 million de bénéficiaires en France. Son taux d’intérêt est lié à l’évolution des prix à la consommation, tout comme celui du Livret A.
Pourtant, les données de l’Insee pour mars 2025 montrent une inflation annuelle tombée à 0,8 %, contre 1,8 % en décembre 2024. Cette baisse a déjà fait chuter le taux du LEP de 4 % à 3,5 % en février. Et si cette tendance continue, le rendement devrait encore diminuer cet été.
Une chute « sévère » évitée… pour l’instant
Bonne nouvelle : même si les prévisions sont mauvaises, une baisse du taux du LEP en dessous de 1 % ne pourra pas se produire. Une règle claire, instaurée par un arrêté du 27 janvier 2021, impose que le taux du LEP ne puisse jamais être inférieur au taux du Livret A augmenté de 0,5 point.
Or, les dernières prévisions annoncent une baisse du taux du Livret A à 1,7 % dès août 2025. Ce qui fixe le plancher du LEP à 2,2 %, même si l’inflation reste très basse.
Un coup de pouce politique encore possible ?
Par ailleurs, le gouvernement peut décider d’augmenter ce plancher minimal si la situation l’exige. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et le ministre de l’Économie, Éric Lombard, ont déjà utilisé cette option plusieurs fois lors des quatre dernières révisions.
En février dernier, alors que la formule aurait abaissé le taux à 2,9 %, ils ont choisi de maintenir le LEP à 3,5 %. Face aux difficultés économiques persistantes, les épargnants espèrent un geste similaire cet été.
À quoi s’attendre maintenant ?
La décision finale sera prise en juillet, après consultation du gouverneur de la Banque de France. Sauf surprise majeure sur l’inflation ou intervention politique, le taux du Livret A devrait bien tomber à 1,7 %, entraînant une baisse logique du LEP.
En résumé, le taux du LEP suit de très près l’inflation. Quand cette dernière baisse, le rendement baisse aussi. Seule une intervention exceptionnelle du gouvernement pourrait changer la donne — un scénario rare mais déjà vu.
Les épargnants devront donc s’habituer à un LEP moins rémunérateur cet été, ce qui risque de réduire l’attrait de ce livret bien connu.