Parmi les alliés du jardinier, peu d’insectes inspirent autant de sympathie que la coccinelle. Avec sa carapace rouge vif ou orangée parsemée de points noirs, elle n’est pas qu’un porte-bonheur. C’est surtout une chasseuse efficace des pucerons, ces petits insectes qui abîment les rosiers, capucines, dahlias ou pois de senteur.
Une coccinelle adulte peut consommer jusqu’à 100 pucerons par jour tandis que sa larve plus gourmande en dévore plusieurs centaines pendant son développement.
Pour bénéficier pleinement de cette aide naturelle, il est possible de favoriser leur venue et leur installation durable dans votre jardin. Voici cinq gestes simples pour accueillir ces petites alliées et protéger vos fleurs.
1. Préservez une diversité végétale
Les coccinelles recherchent des environnements variés où elles peuvent se nourrir, pondre et se protéger. Un jardin riche qui mêle fleurs sauvages, herbes hautes, plantes vivaces locales et arbustes mellifères est ainsi un habitat idéal.
Haies champêtres, prairies fleuries et massifs irréguliers leur offrent abris, lieux de ponte et nourriture en abondance.
En revanche, les cultures trop homogènes ou les bordures trop nettes réduisent la microfaune utile. Laisser pousser quelques herbes spontanées et varier la hauteur des plantes créent un équilibre favorable à la présence des coccinelles et de leurs compagnons.
Un jardin un peu « fouillis » est souvent le plus accueillant !
2. Plantez des espèces qui attirent les coccinelles
Certaines plantes attirent particulièrement les coccinelles. La bourrache, le fenouil, l’aneth, la coriandre ou le cerfeuil fournissent nectar et pollen, indispensables surtout lorsque les pucerons se font rares.
Les ombellifères comme la carotte sauvage ou l’angélique offrent de jolies fleurs en ombelles, parfaites pour se nourrir et pondre.
La menthe, la tanaisie et la capucine sont aussi appréciées, tout en aidant à repousser les pucerons. Installer ces plantes en bordures ou en petits groupes dans le jardin crée des zones où les coccinelles se sentent à l’aise.
3. Évitez les pesticides, même naturels
Attention, tous les insecticides, bio ou chimiques, ne font pas la différence entre pucerons et auxiliaires. Le pyrèthre naturel, fréquemment utilisé, tue autant les coccinelles que leurs proies.
Les huiles blanches, le savon noir ou le neem perturbent aussi le développement des larves.
Un jardin récemment traité devient hostile aux coccinelles qui auront du mal à s’y installer. Plutôt que d’utiliser ces produits, préférez observer régulièrement vos plantes et intervenir manuellement en cas d’invasion : arrosage ciblé, taille ou jet d’eau.
4. Offrez-leur des refuges toute l’année
Les coccinelles doivent passer à l’abri pendant l’hiver. Elles se cachent sous les écorces, dans les fissures des murs ou au cœur des tas de feuilles mortes laissés en place. Ces refuges les protègent du froid, même si l’endroit reste parfois un peu humide.
Vous pouvez aussi leur fabriquer des gîtes : petits fagots de bambous, boîtes remplies de paille ou abris en bois ajourés placés dans un coin calme.
Ces abris servent au repos et à la reproduction. Plus votre jardin conserve une structure naturelle, plus les coccinelles s’y sentiront bien.
5. Laissez quelques pucerons sur des plantes « tampons »
Pour qu’une régulation naturelle fonctionne, les coccinelles ont besoin de proies. Si vous éliminez tous les pucerons dès leur apparition, elles n’auront aucune raison de rester.
Laissez donc quelques colonies sur des plantes peu sensibles, afin de nourrir les premières larves sans risquer d’abîmer vos fleurs principales.
Certaines fleurs comme les capucines, œillets d’Inde ou cosmos attirent les pucerons loin des rosiers fragiles et servent de garde-manger aux auxiliaires. Cette méthode douce permet de maintenir un équilibre naturel durable.
Avec ces cinq conseils simples, vous donnez toutes les chances à vos coccinelles de s’installer durablement, de manger les pucerons et de préserver la santé de vos fleurs naturellement.
Pas besoin de produits miracles : la nature sait très bien faire, il suffit de l’accompagner !