« Ils louent ce qui ne leur appartient pas » : des squatteurs profitent d’une maison de retraités vide et encaissent les loyers

Imaginez rentrer chez vous et découvrir que des inconnus ont pris possession des lieux. C’est la terrible mésaventure qu’ont vécue Alain et Martine Guérini, un couple de retraités de Villeparisis, en Seine-et-Marne. Alors que leur maison était en travaux, des squatteurs s’y sont installés. Pire encore, ils ont mis le compteur EDF à leur nom… et ont commencé à sous-louer certaines pièces.

Un retour de vacances qui vire au cauchemar

Les Guérini pensaient retrouver leur maison rénovée et prête à les accueillir. À la place, ils sont tombés sur une réalité surréaliste : la serrure avait été changée, la boîte aux lettres débordait, et des bruits étranges provenaient de l’intérieur.

En l’absence des propriétaires, les squatteurs ont pris leurs aises. Malgré l’état des lieux encore en chantier, certains coins de la maison étaient proposés en location, comme s’il s’agissait d’un logement tout à fait légal. Une situation insensée qui montre à quel point il est facile pour certains de profiter des failles du système.

Le choc de la découverte

Le premier réflexe du couple a été de porter plainte. Mais ils se sont rapidement heurtés à la réalité : la lenteur des démarches administratives. Plusieurs plaintes, des mises en demeure… rien ne semblait bouger. Pendant ce temps, leur propre maison était utilisée par d’autres comme s’ils en étaient les propriétaires légitimes.

Le détail qui glace ? Le compteur électrique avait été transféré au nom des squatteurs. Ce simple changement donne l’impression d’une installation en bonne et due forme, alors qu’elle repose sur un acte totalement illégal.

Des procédures longues et éprouvantes

Face à cette impasse, le couple a dû faire appel aux forces de l’ordre. Il aura fallu attendre près de deux mois pour qu’une intervention coordonnée entre la police, la gendarmerie et un commissaire de justice permette l’évacuation des lieux.

Le jour de l’intervention, les forces de l’ordre ont découvert des personnes sous l’emprise de stupéfiants, et l’un des squatteurs était déjà soupçonné de vol. Il risque aujourd’hui jusqu’à trois ans de prison et une amende de 45 000 euros.

Des retraités bouleversés

Pour Alain et Martine, l’impact est énorme. Leur maison, qu’ils avaient achetée pour vivre une retraite paisible, est devenue le théâtre d’une invasion traumatisante. Ils se sentent encore aujourd’hui profondément marqués.

Être dépossédé, même temporairement, de son foyer est une expérience déstabilisante. C’est un lieu de souvenirs, d’intimité, de sécurité… et quand il est envahi, on se sent violemment agressé dans son espace le plus personnel.

Un mal-être qui persiste

Ce type de squat ne laisse pas que des dégâts matériels. Le couple décrit un stress constant, de l’anxiété, une perte de confiance dans le système. Les démarches juridiques, longues et complexes, n’arrangent rien.

Gérer à la fois l’aspect émotionnel et administratif de ce genre d’affaire demande une force mentale énorme. Beaucoup de victimes peinent à s’en remettre, même longtemps après les faits.

Une chose est sure : cette histoire relance le débat sur la protection des propriétaires face aux squatteurs. Faut-il accélérer les procédures ? Mieux informer ? Ou changer les lois ? En tout cas, les Guérini, eux, ne reverront plus jamais leur maison de la même manière…