« Fraîcheur garantie » : la cueillette libre à la ferme, une activité peu répandue qui séduit de plus en plus

En France, environ la moitié des exploitations fruitières et maraîchères pratiquent la vente directe. Pourtant, la cueillette libre reste encore assez rare. Ce mode de consommation très apprécié gagne pourtant du terrain, et pas seulement grâce aux fraises.

On va prendre l’exemple des Vergers de Vendée, situés près de La Roche-sur-Yon, où cette pratique séduit un nombre croissant de visiteurs.

À la ferme, vous êtes aux commandes

Sécateurs, fourches, cagettes et brouettes vous attendent sagement sous une serre d’accueil. Ici, aucun vendeur ne vient vous imposer ses produits, c’est vous qui faites la cueillette, tranquillement, selon votre rythme.

En bottes, vous déambulez à travers huit hectares de cultures, parfois sous serre, parfois en plein champ, selon ce qui vous fait envie.

Un grand panneau à l’entrée annonce la vingtaine de produits disponibles ce jour-là : fraises et tomates mais aussi haricots verts, petits pois, aubergines, courgettes, concombres, épinards, fèves, ail, salades, framboises, groseilles, cerises…

Sans oublier les fleurs, comme les roses, lys ou arums, qui ajoutent une touche colorée à l’ensemble.

Un rendez-vous fréquent, loin des cueillettes saisonnières

Ce qui différencie vraiment cette cueillette, c’est sa durée et sa diversité. Elle est ouverte six jours et demi par semaine, de début mai à mi-novembre.

Contrairement aux petites cueillettes souvent limitées à une seule saison ou un seul produit, ici on trouve une grande variété toute la saison. La fin de saison est marquée par la récolte très attendue des kiwis, qui attire chaque année les habitués.

Chaque jour, environ 150 clients viennent cueillir eux-mêmes leurs fruits et légumes. Les beaux samedis de printemps peuvent rassembler jusqu’à 300 visiteurs.

Le plaisir de choisir soi-même, à petits prix

« Ici, on peut prendre la salade qu’on veut, un petit cœur ou un gros cœur, par exemple », explique une cliente régulière. Pas de surprise, pas de déception, chacun cueille ce qu’il souhaite.

Côté prix, c’est souvent avantageux. Les fruits et légumes coûtent généralement moins cher qu’en supermarché, ce qui séduit particulièrement les familles et les jeunes couples.

Ce contact direct avec la nature crée une expérience unique. Ce n’est pas qu’un simple achat, c’est aussi une façon d’apprendre à apprécier le goût authentique des produits et leur saisonnalité.

Un modèle qui séduit et pourrait se développer

Pourquoi cette pratique ne s’est-elle pas généralisée ? Parce que la cueillette libre demande une organisation stricte : respecter les saisons, accueillir les clients, garantir la qualité des cultures tout en protégeant la nature. Ce n’est pas évident pour toutes les fermes.

Mais face à cet engouement grandissant, de plus en plus d’agriculteurs s’y intéressent. Pour eux, c’est un moyen de diversifier leurs revenus tout en créant un lien fort avec leurs clients. Chacun devient ainsi acteur et non pas un simple consommateur.

Le pari de la transparence et du partage

La cueillette libre séduit aussi par sa transparence. Ici, on voit pousser les produits, on sait comment ils sont cultivés. Cela change tout.

C’est un retour à l’authenticité, à la simplicité, à la convivialité. Dans un monde où on cherche souvent à consommer mieux et à se reconnecter à la nature, la cueillette libre répond à une vraie attente.

Encore marginale, cette expérience pourrait bientôt s’imposer comme un élément incontournable du paysage agricole français. Alors, prêt à enfiler vos bottes et à partir à la chasse aux fruits et légumes frais ?