Automobilistes : ce carburant innovant débarque en station, il est moins cher mais peut entraîner des pannes chez certains véhicules

Un nouveau carburant commence à faire parler de lui dans les stations-service européennes : l’E20. Ce mélange contient jusqu’à 20 % de bioéthanol qui est un alcool d’origine végétale et promet de réduire le coût à la pompe tout en étant plus respectueux de l’environnement.

Déjà disponible dans une station en Allemagne, près de la frontière française, ce carburant suscite autant d’espoirs que de questions. Faut-il sauter le pas ou redouter les pannes ? On fait le point.

Pourquoi l’E20 séduit-il autant ?

L’atout principal de l’E20 est son prix plus bas que celui de l’essence classique. Cette différence s’explique par la part importante de bioéthanol, un carburant fabriqué à partir de matières végétales, qui coûte généralement moins cher que le pétrole.

Il n’est pas étonnant que les conducteurs y voient une occasion d’économiser surtout face à la hausse constante des prix du carburant.

Qu’on habite en ville et fasse des trajets courts ou qu’on parcoure des centaines de kilomètres, chaque centime est important. L’E20 séduit ainsi les conducteurs désireux de réduire ses dépenses.

Depuis juin 2025, les stations-service ont l’obligation d’informer clairement les clients sur la nature des carburants, ce qui facilite la compréhension et le choix.

Les avantages écologiques de l’E20

L’E20 n’est pas seulement intéressant financièrement. Son grand point fort réside dans la réduction des émissions de CO2. En effet, il émet environ 16 % de gaz à effet de serre en moins que l’essence traditionnelle.

La version enrichie en bio-naphta pourrait même diminuer l’empreinte carbone jusqu’à 40 %. Ces chiffres attirent particulièrement les automobilistes soucieux de leur impact écologique.

L’industrie automobile tente ainsi de concilier économies, praticité et respect de l’environnement. Pour certains, choisir l’E20 est un geste simple et concret en faveur d’une mobilité plus propre.

La consommation augmente-t-elle vraiment ?

Attention, le tableau n’est pas parfait. Comme souvent avec les carburants contenant une forte proportion de biocarburant, l’E20 entraîne une légère hausse de la consommation.

L’association automobile allemande ADAC estime cette surconsommation à environ 3 % par rapport à l’essence classique, sur des usages réguliers.

Ce surcroît reste modéré mais invite à la prudence. Économiser sur le prix au litre peut être compensé par la quantité plus importante de carburant nécessaire.

Sur de longues distances, le calcul économique mérite d’être fait. Pour beaucoup, le jeu en vaut néanmoins la chandelle, surtout si le moteur est compatible avec ce carburant.

Il est donc important de bien vérifier si votre voiture supporte l’E20. Par exemple, les propriétaires de moteurs comme le 1.5 dCi Renault s’interrogent souvent sur la longévité de leur véhicule avec ces carburants nouveaux.

Quels risques pour certains véhicules ?

L’E20 divise les automobilistes. Si certains technophiles et écologistes l’adoptent, d’autres propriétaires de voitures anciennes ou non conçues pour ce mélange restent prudents. Les experts alertent sur deux zones sensibles : la pompe à carburant et le système d’injection.

L’expérience de l’E10 rappelle que des incompatibilités peuvent provoquer des pannes importantes, parfois irréversibles. La corrosion ou l’usure prématurée de pièces internes sont des problèmes connus, surtout chez les moteurs non adaptés à des carburants riches en biocomposants. Avec l’E20, qui en contient encore plus, ces risques ne disparaissent pas.

Avant de passer à l’E20, il est donc essentiel de vérifier la compatibilité de votre véhicule. Une erreur peut coûter cher, tant en réparations qu’en désagréments.

Un choix économique, mais à manier avec précaution

L’E20 ouvre une nouvelle page dans le monde des carburants en combinant économie et écologie. Son prix attractif et sa réduction d’émissions en font une option séduisante.

Pourtant, ce carburant ne convient pas à toutes les voitures, et certains moteurs pourraient même souffrir.

Pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut s’informer, être prudent, et ne pas sacrifier la durée de vie de son moteur au nom des économies.