Le figuier s’invite de plus en plus dans les jardins. Depuis 2020, environ 40 000 arbres sont plantés chaque année en France. Ce regain d’intérêt pour ce fruit méditerranéen reflète une envie croissante de cultiver soi-même des produits savoureux, tout en respectant la nature.
Et contrairement aux idées reçues, il n’est pas nécessaire d’utiliser des engrais chimiques pour obtenir de belles figues. Il suffit de suivre quelques bonnes pratiques naturelles.
La taille : un geste essentiel pour de meilleures récoltes
Bien tailler son figuier est déjà améliorer sa production. Un arbre laissé sans entretien donne souvent des fruits plus petits, moins sucrés et en quantité limitée.
La période idéale pour intervenir se situe entre novembre et février pendant le repos végétatif. La lumière doit pouvoir atteindre le centre de l’arbre.
Pour cela, on recommande une taille en forme de gobelet. Cela signifie qu’il faut éliminer les rameaux faibles, malades ou mal orientés, ainsi que ceux qui poussent vers l’intérieur. Vous devez ainsi conserver 3 à 5 branches principales, bien réparties et solides.
En été, un geste complémentaire permet d’optimiser encore la fructification : le pincement. Cela consiste à couper l’extrémité des jeunes pousses après la cinquième feuille.
Ce simple geste aide à concentrer l’énergie de la plante vers les fruits en formation, plutôt que vers la croissance du feuillage.
Les étapes clés pour une taille réussie
- Supprimer le bois mort et les branches abîmées
- Aérer le centre de l’arbre
- Conserver les tiges les plus vigoureuses
- Réduire d’un tiers les branches ayant déjà fructifié
- Pincer les nouvelles pousses durant l’été
L’arrosage et le paillage : pour des figues sucrées et bien formées
L’eau joue un rôle central dans la qualité des figues. Un excès d’arrosage peut provoquer leur éclatement, tandis qu’un manque d’eau les rend petites et peu savoureuses. Il est donc essentiel de trouver le bon équilibre.
De mai à septembre, conservez une humidité modérée et régulière. Réduisez progressivement l’arrosage à l’approche de la maturité des fruits.
Cette technique, appelée contrainte hydrique contrôlée, permet d’augmenter le taux de sucre de 10 à 15 %, selon des recherches menées par l’INRAE.
Pour préserver l’humidité du sol et limiter la pousse des mauvaises herbes, installez un paillage épais d’environ 10 cm. Utilisez des feuilles mortes, de la paille ou du compost partiellement décomposé. Ce paillage améliore également la qualité du sol à long terme.
Une fécondation naturelle pour un arbre en pleine forme
Il n’est pas nécessaire d’avoir recours aux engrais chimiques. De nombreuses alternatives naturelles existent pour nourrir le figuier efficacement.
Le purin d’ortie est un excellent fertilisant, riche en azote et en oligo-éléments. Utilisé au printemps, il stimule la croissance des jeunes pousses.
En automne, vous pouvez enrichir le sol avec du compost mûr. Étalez une couche de 3 à 5 cm autour du tronc, sans contact direct. Ce type de fertilisation lente apporte tous les nutriments dont l’arbre a besoin.
Les cendres de bois non traitées sont également intéressantes. Appliquées en fin d’hiver (environ 500 g par m²), elles apportent du potassium et du phosphore, indispensables pour une bonne formation des sucres dans les fruits.
Enfin, cultiver certaines plantes autour du figuier peut renforcer sa santé. Bourrache, consoude ou légumineuses enrichissent naturellement le sol et attirent les insectes pollinisateurs.
Avec ces gestes simples et naturels, vos figuiers vous offriront des récoltes généreuses, sucrées et respectueuses de l’environnement.