La période de déclaration des revenus a commencé, et pour les propriétaires bailleurs, une question revient chaque année : combien vais-je payer d’impôts sur mes loyers ? tout dépend du type de bien que vous louez et du régime fiscal que vous avez choisi.
Un expert en gestion de patrimoine a fait le calcul. Voici ce qu’il faut retenir si vous avez encaissé 10 000 € de revenus locatifs en 2024.
Location nue : un abattement… mais pas de miracle
Vous louez un logement vide, sans meubles ? Si vous êtes au régime micro-foncier (c’est automatique si vous ne demandez rien), l’État vous accorde un abattement de 30 % sur vos loyers déclarés. En clair, sur vos 10 000 € de loyers, seuls 7 000 € seront imposés.
Admettons que vous soyez dans une tranche d’imposition à 30 %, ce qui est le cas si votre revenu imposable est compris entre 29 316 € et 83 823 €. Il faut aussi ajouter les 17,2 % de prélèvements sociaux. Résultat : votre facture fiscale grimpe à environ 3 304 €.
Attention, c’est une estimation assez simplifiée. En réalité, le calcul dépend de votre revenu global, de votre situation familiale, et d’autres facteurs comme des crédits d’impôts ou des réductions. Mais ça donne une idée.
Location meublée : une fiscalité (un peu) plus douce
Si vous louez un bien meublé, vous tombez dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Et là, l’abattement est plus généreux : 50 %.
Sur 10 000 € de loyers encaissés, vous serez donc imposé uniquement sur 5 000 €. Toujours dans une tranche d’imposition à 30 %, cela donne environ 2 360 € d’impôts à payer en 2025.
Mais comme pour la location nue, c’est une version simplifiée. Dans les faits, si vos autres revenus sont faibles, vous pourriez être moins imposé. À noter aussi : même si vous n’êtes pas loueur pro, vous pourriez devoir payer la cotisation foncière des entreprises (CFE), qui varie selon les communes.
Et si vous passez au régime réel ?
Certains propriétaires choisissent de passer au régime réel. Pourquoi ? Parce que cela permet de déduire les dépenses réelles : intérêts d’emprunt, travaux, taxe foncière, frais d’agence… Cela peut valoir le coup, surtout si le logement ne rapporte pas beaucoup ou si vous avez fait de gros travaux.
Dans ce cas, pas d’abattement fixe. L’impôt se calcule sur ce qu’il reste après déduction des charges. Si le montant est nul, voire négatif, vous ne paierez pas un centime d’impôt sur vos loyers. Mais il faut garder toutes les factures et être prêt à les justifier.
Ce qu’il faut retenir
10 000 € de loyers, ce n’est pas 10 000 € dans la poche. Que vous louiez vide ou meublé, vous devrez en reverser une part à l’État. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des régimes pour limiter la casse, surtout si vous savez jouer avec les déductions.
Alors, si vous êtes propriétaire bailleur, prenez le temps de bien regarder votre situation. Et si besoin, faites-vous aider par un professionnel : chaque détail compte.