Livret A : il remplit son compte jusqu’au plafond, la banque lui annonce la disparition de tout son argent

Cette histoire pourrait sembler sortie d’un mauvais rêve et pourtant, elle est bien réelle. Un homme de Tours découvre que le Livret A, ouvert par ses parents en 1975 et alimenté pendant plus de 40 ans, a purement et simplement disparu.

Ce compte qui affichait fièrement le plafond légal de 22 950 euros s’est volatilisé sans avertissement ni explication. Sous le choc, ce quinquagénaire s’interroge aujourd’hui sur la fiabilité et la sécurité de l’épargne réglementée.

En parallèle, la France affiche des chiffres impressionnants. En 2023, près de 414 milliards d’euros étaient déposés sur des Livrets A. Malgré cette popularité et cette réputation de sécurité, ce cas soulève un doute important.

Comment un Livret A peut-il s’évaporer sans que son propriétaire ne soit informé ?

Les comptes inactifs, un cadre légal strict mais complexe

Le problème vient de la notion de compte inactif souvent mal compris. La loi est claire : si un Livret A reste sans aucun mouvement pendant dix ans, la banque doit le clôturer. Jusque-là, rien de compliqué.

Mais en pratique, ce n’est pas la banque qui conserve les fonds après la clôture. Elle doit transférer la somme à la Caisse des dépôts et consignations. Ce dispositif vise à garantir la sécurité des fonds, même si le titulaire ne donne plus signe de vie.

Théoriquement, les économies ne sont pas perdues. La Caisse des dépôts est censée garder ces sommes et les restituer à tout moment à leur propriétaire à condition que celui-ci en fasse la demande.

Mais c’est là que les choses deviennent floues. Le suivi du transfert, la traçabilité et la preuve de ce mouvement ne sont pas toujours simples à obtenir. Le cas de ce Tourangeau en est un bon exemple.

Une procédure d’alerte parfois défaillante

Avant de fermer un compte inactif, la banque doit prévenir son client. Plusieurs relances, par courrier ou par mail, doivent être envoyées pour prévenir la fermeture prochaine.

Mais parfois, ces notifications ne parviennent jamais à destination. Un changement d’adresse, un oubli de consulter ses mails ou simplement une négligence et le client se retrouve sans information.

En conséquence, il découvre que son Livret A a été clôturé et transféré sans qu’il ait eu la moindre alerte. Pour beaucoup, c’est un choc.

Les intérêts qui s’accumulent année après année semblent envolés.

Face à face : la banque et l’épargnant démuni

Dans cette histoire, la banque affirme avoir respecté toutes les règles. Pourtant, elle ne présente aucun document prouvant le transfert des fonds vers la Caisse des dépôts.

De son côté, le client ne retrouve trace de son argent, ni sur aucun relevés ni ailleurs. C’est un affrontement silencieux, entre une institution rigide et un particulier désemparé.

Cette absence de preuve génère frustration et méfiance. Comment ne pas se sentir trahi quand, après des années d’épargne, tout semble s’être volatilisé ?

Que faire si votre Livret A disparaître ?

Si vous êtes dans cette situation, veuillez contacter votre banque. Demandez-lui un historique complet des échanges, les relances envoyées, les notifications d’inactivité et surtout des preuves du transfert vers la Caisse des dépôts.

Privilégiez la communication écrite, par courrier recommandé si possible.

Si la banque ne répond pas ou que vous ne trouvez pas de solution, vous pouvez saisir un médiateur bancaire ou d’autres autorités compétentes. Cette démarche peut être longue, mais il ne faut surtout pas lâcher.

Un système à repenser pour plus de sécurité

Ce cas met en lumière les limites d’un système pourtant conçu pour protéger les épargnants. Entre procédures administratives lourdes, communication défaillante et absence de transparence, la sécurité réelle des économies n’est pas toujours garantie.

Alors que le Livret A est présenté comme un refuge sûr, cette histoire invite à la prudence et à la vigilance. Ne serait-il pas temps de moderniser la gestion des comptes inactifs ?