RSA : il a utilisé ses allocations pour voyager à l’étranger, l’Etat lui demande un remboursement de 8.790 euros

Pourtant, dans certains cas, ce dispositif est utilisé à des fins éloignées de sa vocation.

C’est ce que révèle une affaire récente. Un homme, effectivement sans domicile fixe, a utilisé ces allocations pour voyager à l’étranger. L’administration réclame aujourd’hui le remboursement de 8 790 euros.

Des voyages en Europe malgré sa situation

Selon les résultats d’une enquête menée sur plusieurs mois, cet homme aurait perçu le RSA entre mars 2018 et mai 2020, tout en séjournant régulièrement hors du territoire français.

Les enquêtes ont mis en lumière plusieurs séjours à l’étranger, notamment en Espagne, au Portugal et en Croatie. En tout, il aurait été absent du pays pendant 95 jours, ce qui constitue une durée significative pour un allocataire censé être en situation de précarité.

Parallèlement, il aurait aussi beaucoup voyagé en France, dans des départements comme les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime ou encore le Vaucluse.

Des déplacements qui ont éveillé la curiosité des autorités car le RSA est conditionné à une présence régulière sur le territoire et à une volonté manifeste de réinsertion. Ici, les faits observés allaient clairement à la rencontre de ces principes.

Une enquête menée par la Vendée

C’est le Département de la Vendée, en charge du versement du RSA dans ce cas précis, qui a lancé les premières vérifications.

L‘accumulation des déplacements et l’absence d’éléments justifiant une réelle démarche d’insertion ont rapidement poussé les services sociaux à enquêter plus en profondeur.

Résultat : le versement de 8 790 euros est considéré comme indû puisque l’homme ne remplissait pas les conditions pour en bénéficier.

Mais le département ne s’est pas arrêté là. Il réclame également 1 500 euros de dommages pour le préjudice moral, ainsi que 500 euros pour couvrir les frais liés à l’enquête. Le total à rembourser donc 10 790 euros.

Une réaction ferme des autorités judiciaires

Le parquet a également pris cette affaire très au sérieux. La procureure a souligné que ce type de comportement affaiblit la confiance dans les dispositifs de solidarité.

Pour elle, détourner les aides sociales n’est pas un simple manquement administratif, mais une atteinte à un contrat moral entre l’État et ses citoyens. Les aides doivent servir ceux qui en ont réellement besoin, pas financer les voyages personnels.

Ce genre de dérive nuit à l’image du RSA, ressemble souvent à un tort, alors qu’il constitue une bouée de sauvetage pour de nombreuses personnes.

Des justifications peu convaincantes

Lors de l’audience, l’homme n’a pas contesté avoir voyagé. Il a toutefois tenté de se justifier en évoquant des séjours réguliers chez son père, dans la commune de Maillezais.

Mais les preuves réunies par les enquêteurs — réservations, dépenses et voyages — ont largement remis en cause cette version des faits.

La justice a donc conclu qu’il s’agissait bien d’un usage abusif du RSA. Un rappel ferme a été précisé : les aides sociales ne doivent pas être détournées.

Une affaire révélatrice

Cette affaire met en lumière les limites du système et la nécessité de contrôles renforcés. Car pendant que certains abusent du RSA, d’autres en dépendent pour se nourrir, se loger ou simplement vivre dignement.