Quand on parle de pesticides dans les concombres, beaucoup pensent spontanément à l’Espagne. Pourtant, une étude menée entre 2011 et 2021 par Générations Futures et PAN Europe révèle que d’autres pays européens sont aussi concernés davantage.
Les Pays-Bas, la Belgique et l’Autriche affichent désormais des niveaux préoccupants de PFAS qui sont des polluants dits « éternels ». Ce constat relance un débat important sur la sécurité alimentaire des fruits et légumes produits en Europe.
Des chiffres qui interpellent
L’étude souligne une hausse considérable de la contamination par les PFAS : +220 % pour les fruits et +247 % pour les légumes en dix ans. Ces substances chimiques, utilisées en agriculture intensive, ne disparaissent pas facilement. Elles s’accumulent dans l’environnement et sur nos aliments.
Aujourd’hui, près d’un quart des fruits et légumes issus de certains pays européens contiennent des traces de ces polluants. Concombres, fraises, pêches, abricots, endives, la liste est longue.
Ce phénomène inquiète particulièrement ceux qui cherchent à manger sainement et à limiter leur exposition aux substances chimiques. Mais que sont exactement les PFAS et pourquoi sont-ils si problématiques ?
PFAS : des polluants persistants et dangereux
Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) sont des composés très résistants qui ne se dégradent pas facilement. Ils persistent dans l’eau, le sol et dans notre organisme. Leur utilisation massive dans les pesticides accentue leur présence dans la chaîne alimentaire.
Certaines molécules, comme le fluopyrame et la trifloxystrobine (fongicides), ainsi que le flonicamide (insecticide), sont particulièrement suspectées d’effets néfastes à long terme.
Pourtant, elles sont toujours autorisées en Europe. Cela soulève des inquiétudes quant à leur accumulation progressive dans les fruits et légumes que nous consommons.
Comment ces pesticides contaminent les aliments ?
Les pesticides sont essentiels pour protéger les cultures des maladies et des insectes. Mais ils laissent des résidus sur les fruits et légumes y compris les concombres. Chaque année, une partie de ces produits chimiques finit dans nos assiettes.
Le problème majeur avec les PFAS est leur stabilité. Ils ne se décomposent pas et polluent durablement les sols et les nappes phréatiques.
Cette pollution persistante rend leur élimination très difficile. Cela crée un vrai défi pour les agriculteurs, les industriels et les autorités environnementales.
Quels risques pour la santé des consommateurs ?
Les personnes les plus vulnérables, comme les enfants et les femmes enceintes, sont naturellement les plus touchées par cette contamination.
Même si aucun scandale sanitaire majeur n’a encore été identifié, les experts craignent une accumulation silencieuse de ces substances toxiques dans l’organisme.
On évoque des effets possibles sur la fertilité, le système immunitaire ainsi qu’une augmentation du risque de certaines maladies métaboliques ou cancers. Si manger cinq fruits et légumes par jour reste recommandé, il devient essentiel de connaître leur origine pour limiter les risques.
Pourquoi les Pays-Bas, la Belgique et l’Autriche sont particulièrement concernés ?
Dans ces pays, les contrôles révèlent que respectivement 27 % (Pays-Bas et Belgique) et 25 % (Autriche) des lots de fruits et légumes contiennent des résidus de PFAS. Ce sont des taux nettement supérieurs à ceux en France (17 %).
Cette différence s’explique surtout par l’intensité de l’agriculture sous serre et l’usage massif de pesticides dans ces régions. Cela augmente la contamination, en particulier des concombres cultivés dans ces conditions.
Rester vigilant et bien s’informer
La contamination par les pesticides dans les légumes n’est pas un problème uniquement espagnol. D’autres pays européens, notamment les Pays-Bas, la Belgique et l’Autriche, font face à des niveaux préoccupants qui imposent une vigilance renforcée.
En tant que consommateurs, il est donc important de s’informer et de vérifier la provenance de ses fruits et légumes. Il faut aussi privilégier les producteurs qui adoptent des pratiques plus respectueuses de l’environnement.