Les étés sont de plus en plus chauds, et certains logements deviennent de véritables « bouilloires ». Face à cette réalité, plusieurs députés prévoient de déposer une proposition de loi cet été. Leur objectif est d’obliger les propriétaires à équiper leurs biens de deux dispositifs essentiels pour rafraîchir les habitations.
Grâce à ce texte, les locataires pourront exiger l’installation de ces équipements. Ce changement pourrait considérablement améliorer la vie de nombreux Français.
Des étés caniculaires dans des logements mal adaptés
Le 25 juin, Paris a frôlé les 34 degrés. Pour Vahagn, étudiant dans un studio sous les toits du XIXe arrondissement, c’est un vrai cauchemar. « Mon appartement est une passoire thermique l’hiver et une bouilloire l’été », confie-t-il à la Fondation pour le logement des défavorisés, anciennement Fondation Abbé Pierre.
Dans leur étude récente sur la précarité énergétique, publiée le 26 juin, on apprend que plus d’un tiers des logements français sont des bouilloires estivales. Vahagn est loin ainsi d’être un cas isolé.
« C’est souvent insupportable, surtout la nuit », explique-t-il. Il évoque sa mezzanine où la chaleur est encore plus étouffante.
« J’ai même envisagé de déménager, mais ce n’est pas si simple ». Comme lui, des millions de locataires subissent les effets des canicules dans des logements qui ne sont pas préparés à affronter la chaleur.
Deux équipements clés pour rafraîchir les logements
Face à ce constat alarmant, une proposition de loi transpartisane sera bientôt déposée à l’Assemblée nationale. Parmi les initiateurs, on trouve Cyrielle Chatelain (Écologiste et Social), Lionel Causse (Ensemble), Emmanuel Grégoire (Socialistes) et Aurélie Trouvé (La France Insoumise).
Conçu avec l’aide de la Fondation pour le logement des défavorisés, ce texte prévoit que les locataires pourront exiger de leurs bailleurs l’installation de protections solaires extérieures comme des volets, ainsi que des ventilateurs de plafond.
Ces équipements sont souvent oubliés alors qu’ils sont pourtant très efficaces pour réduire la température à l’intérieur des logements.
Actuellement, seuls 60 % des logements sont équipés de protections solaires suffisantes, rappelle la Fondation. Ce qui laisse un large potentiel d’amélioration.
« Nous avons déjà recueilli 51 signatures venant de sept groupes politiques différents, mais le texte est encore en cours de diffusion », précise la Fondation.
Cette loi vise à accélérer la rénovation énergétique des logements, en mettant l’accent sur le confort d’été, au même titre que les passoires thermiques en hiver.
Mieux prendre en compte le confort d’été dans le DPE
Un autre point important de cette proposition concerne le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Actuellement, ce document ne reflète pas assez le confort lors des périodes de forte chaleur.
L’objectif est de rendre obligatoire l’affichage de l’indicateur de confort d’été dans toutes les annonces immobilières, que ce soit pour la location ou la vente.
Cependant, la Fondation souligne qu’il faut améliorer cet indicateur notamment pour mieux tenir compte de l’exposition au soleil du logement. La ministre du Logement, Valérie Létard, travaille justement à une réforme du DPE dans ce sens et devrait présenter ses propositions dans les prochains mois.
Intégrer la chaleur dans la notion de précarité énergétique
La proposition veut aussi élargir la définition de la précarité énergétique qui concernait jusqu’à présent surtout la difficulté à se chauffer l’hiver. Elle souhaite y inclure la chaleur excessive, qui représente aussi un vrai danger.
Selon Santé Publique France, la canicule a causé 3 700 décès en 2024. De plus, 42 % des Français ont déclaré avoir souffert de fortes chaleurs chez eux cette année, d’après le Médiateur de l’énergie.
Le texte propose donc d’ajouter un volet « confort d’été » dans la définition des rénovations énergétiques importantes. Cela permet d’améliorer la note du DPE d’au moins deux classes.