Chaque été, la température monte et pas seulement sur les thermomètres ! Les épisodes de canicule deviennent de plus en plus fréquents et intenses et de nombreux foyers sont en souffrance.
La raison est simple, beaucoup de logements ne sont pas conçus pour supporter ces fortes chaleurs. Alors, que faire ? Se contenter de quelques astuces temporaires ou repenser vraiment nos habitations ?
Des logements mal préparés face à la chaleur
Avec la hausse des températures, il devient évident que nos logements ne sont pas prêts à affronter les étés à venir. On parle beaucoup de réduire la consommation d’énergie en hiver mais on oublie souvent que le confort d’été est tout aussi important.
En 2025, on comptait environ 5,2 millions de logements mal isolés, classés F ou G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Ces logements souvent anciens laissent entrer la chaleur facilement en transformant l’intérieur en véritable quatre pendant les canicules.
La plus problématique, c’est que la plupart des rénovations se concentrent sur le confort hivernal, en négligeant souvent le problème de l’été.
Le DPE : un outil insuffisant pour évaluer le confort d’été
Le Diagnostic de Performance Énergétique est l’outil principal utilisé pour mesurer la consommation énergétique des logements. Il classe les bâtiments de A à G, en fonction de leur consommation pour le chauffage, l’eau chaude et la climatisation. Mais il a ses limites.
En effet, le DPE ne prend pas assez en compte des éléments essentiels comme la capacité des murs à retenir la fraîcheur (inertie thermique), la ventilation naturelle ou la protection contre le soleil. Ainsi, un logement bien noté peut pourtant devenir très inconfortable lors d’une journée.
Heureusement, la réglementation RE2020, mise en place récemment, commence à inclure des critères liés au confort d’été. Elle fixe des seuils pour limiter la surchauffe et encourager l’utilisation de matériaux capables de mieux gérer la chaleur.
Cependant, cette réglementation concerne surtout les constructions neuves. Pour les logements déjà existants, peu de mesures concrètes ont été mises en œuvre.
Des solutions pour mieux vivre la chaleur
Face à ces constats, il est urgent d‘adapter nos logements pour limiter les effets des fortes chaleurs. Plusieurs solutions techniques et pratiques existantes.
- Renforcer l’isolation : Il ne s’agit pas d’emballer la maison dans du froid, mais d’améliorer l’isolation des murs, toitures et planchers. Utiliser des matériaux avec une bonne inertie thermique, comme le béton ou la brique, aide à garder une température intérieure stable.
- Protéger du soleil : Installer des volets, stores ou brise-soleil permet de limiter la chaleur qui entre par les fenêtres. Dans certaines villes comme Paris, des contraintes architecturales compliquent l’installation de ces protections, ce qui est regrettable.
- Ventilation naturelle : Aérer la maison en soirée ou tôt le matin aide à évacuer la chaleur accumulée dans la journée. Les ventilateurs ou brasseurs d’air peuvent également améliorer le confort, sans avoir recours automatiquement à la climatisation.
- Végétaliser autour de la maison : Planter des arbres ou végétaliser les toitures et façades crée des zones d’ombre et réduit la température ambiante, un vrai « climatiseur naturel ».
Le dispositif MaPrimeRénov’ a également été étendu pour inclure des aides spécifiques à la lutte contre la chaleur comme l’installation de systèmes de ventilation performants ou de pompes à chaleur réversibles.
Cela encourage les ménages à réaliser les travaux nécessaires.
Un changement nécessaire et urgent
Avec le changement climatique, il devient indispensable de prendre en compte le confort d’été dans toutes les politiques de rénovation. Il ne s’agit pas de généraliser la climatisation, gourmande en énergie mais d’adopter une approche globale et durable.
Même si les aides évoluent, elles restent encore insuffisantes face à l’ampleur du problème. Il faut agir plus vite et plus largement, pour ne pas que la chaleur devienne un vrai calvaire dans nos maisons.