« Ce complexe hôtelier, vide en hiver, a été occupé par 30 squatteurs « cagoulés » : ils accusent le gérant pour « intrusion illégale » »

Sur l’île de Majorque, une affaire pour le moins étonnante interpelle de nombreux propriétaires. Un hôtel fermé pour l’hiver a été occupé illégalement par une trentaine de personnes.

Mais le plus surprenant, c’est que certains d’entre eux ont porté plainte contre le gérant en l’accusant d’intrusion.

Un hôtel laissé vide pendant la basse saison

Comme chaque année, l’hôtel Sol i Mar, situé à Cala Bona, avait fermé ses portes à la fin de la saison touristique, fin octobre. Le bâtiment était vide, comme cela se fait souvent dans les zones très touristiques durant l’hiver.

Mais un soir de janvier, pendant un match de football très suivi, l’alarme du bâtiment se déclenche. Miquel Deyà, le gérant de l’établissement, reçoit la notification.

En consultant les images de vidéosurveillance, il découvre des personnes encagoulées pénétrant dans les lieux. Il se rend immédiatement sur place.

Malheureusement, à son arrivée, il constate que les appartements sont déjà occupés. Les squatteurs se sont installés dans l’hôtel de façon organisée.

Des occupants illégaux qui se disent victimes

La suite des événements surprend encore davantage. Plusieurs de ces squatteurs ont en effet déposé plainte contre Miquel Deyà. l’accusent d’avoir changé les serrures, coupé l’eau et l’électricité et de les avoir empêchés de revenir dans ce qu’ils considèrent désormais comme leur domicile.

Certains disent même avoir été mis à la porte alors que leurs affaires étaient conservées à l’intérieur.

À ce jour, cinq plaintes ont été déposées contre le gérant pour « intrusion » ou encore « coercition ». D’autres plaintes pourraient suivre.

De son côté, Miquel Deyà affirme vivre une situation très difficile : il dit recevoir des menaces et se sentir totalement impuissant face à ce qui lui arrive.

Une législation parfois difficile à comprendre

Ce cas illustre un problème plus large en Espagne. Les squats sont devenus un sujet sensible, notamment dans les zones où de nombreux logements restent inoccupés plusieurs mois par an.

Il existe des procédures pour expulser les occupants illégaux mais elles peuvent prendre du temps. Et dans certains cas, les lois paraissent plus favorables aux squatteurs qu’aux propriétaires.

Dans cette affaire, chacun présente sa version. Les squatteurs disent être dans leur droit, le gérant affirme ne pas avoir mis les pieds dans l’hôtel depuis plusieurs semaines.

En attendant, la situation est bloquée. Et le propriétaire ne peut pas récupérer l’usage de son bien.

Des inquiétudes pour les résidences secondaires

Ce type d’histoire inquiète de plus en plus les propriétaires de logements secondaires. Beaucoup se demandent ce qu’il pourrait leur arriver s’ils laissaient leur bien vide pendant quelques mois.

Dans certaines régions, la simple absence du propriétaire ouvre la porte à des occupations non autorisées, difficiles à faire cesser ensuite.

Cette affaire soulève donc une question importante : dans quelles conditions un bien vide peut-il être légalement occupé par d’autres ? Et surtout, comment mieux protéger les propriétaires sans pour autant nier le droit au logement ?

À Majorque, le gérant attend désormais la suite de la procédure. Mais pour lui, une chose est sûre : il ne s’attend pas à devoir se battre pour reprendre possession de son propre hôtel.