Les passionnés de deux-roues vont devoir s’adapter à une nouvelle règle. Une réglementation internationale décidée par l’ONU vient changer les règles du jeu concernant les motos et scooters.
Son but est de réduire drastiquement les nuisances sonores causées par les échappements modifiés. Autrement dit, les échappements trop bruyants qui font vibrer les rues risquent bientôt une interdiction.
Une mauvaise nouvelle pour ceux qui aiment personnaliser leur moto et lui donner un son plus agressif.
Une règle qui limite fortement la liberté des motards
L’Organisation des Nations Unies a adopté la réglementation CE 92.03. Elle impose aux fabricants de motos d’équiper leurs échappements de dispositifs anti-bruit comme les chicanes ou les DB Killer à fixer de manière définitive. Ces éléments ne peuvent plus être enlevés sans endommager irrémédiablement le système.
Cette mesure cible particulièrement les marques spécialisées comme SC Project ou Akrapovic qui proposent des échappements « aftermarket » réputés pour leur son plus puissant et souvent très bruyant. Jusqu’à présent, ce qui était considéré comme une liberté de personnalisation devient donc interdit.
Même si ces modifications n’étaient déjà pas autorisées techniquement, cette nouvelle réglementation mondiale renforce les contrôles.
Il faut tout de même souligner que tous les motards ne sont pas concernés. Seuls ceux qui modifient leur échappement pour rendre leur moto plus bruyante sont dans le viseur.
Les deux-roues qui respectent les normes Euro d’homologation continueront ainsi à circuler sans contrainte supplémentaire.
Des radars antibruit pour faire respecter la loi
Pour appliquer cette réglementation, la France déploie une nouvelle génération de radars antibruit. Ces appareils sophistiqués sont en cours d’installation dans plusieurs grandes villes.
Dotés de huit microphones ultra-sensibles et de caméras, ils peuvent détecter précisément les motos trop bruyantes et identifier automatiquement leurs conducteurs.
Le seuil d’alerte est fixé à 85 décibels, ce qui est relativement bas pour un véhicule motorisé. En cas d’infraction, les contrevenants encourent une amende forfaitaire de 135 euros.
Il faut noter que cette sanction n’entraîne pas de retrait de points sur le permis. Il s’agit plutôt d’une mesure de sensibilisation, plutôt que d’une répression sévère.
Pour le moment, ces radars sont en phase d’homologation dans plusieurs zones stratégiques, notamment :
- Paris
- Rueil-Malmaison
- Toulouse
- Nice
- Haute Vallée de Chevreuse
Pour un environnement sonore plus calme
Pourquoi une telle fermeté ? Parce que le bruit excessif a des conséquences sérieuses sur la santé publique. Une exposition prolongée aux bruits forts peut provoquer des troubles auditifs, un stress permanent ainsi que des troubles du sommeil chez les habitants vivant à proximité des zones concernées.
Les lieux d’installation de ces radars correspondent souvent à des quartiers où les riverains se sont mobilisés pour dénoncer des nuisances sonores répétées.
À Villeneuve-le-Roi, Bron ou dans la Haute Vallée de Chevreuse, les habitants réclament depuis longtemps des actions concrètes contre ces bruits perturbateurs.
Une évolution nécessaire pour mieux vivre ensemble
Cette nouvelle réglementation marque une étape importante dans la cohabitation entre motards passionnés et riverains en quête de tranquillité. Elle invite les amateurs de deux-roues à repenser leur relation avec le son de leur moto, à trouver un juste équilibre entre plaisir de conduite et respect du voisinage.
Les constructeurs vont devoir intégrer ces contraintes dès la conception des futurs modèles. C’est une opportunité pour eux d’innover et de proposer des motos puissantes mais plus discrètes qui concilient performance et respect de l’environnement sonore.
Alors, motards, prêts à relever le défi ? Cette réglementation peut sembler contraignante mais elle vise à préserver une qualité de vie indispensable à tous.
En attendant, il vaut mieux éviter les échappements trop bruyants si vous ne voulez pas risquer une amende salée.
