France Travail : « À notre âge, on ne nous regarde même plus », gros coup dur pour les seniors au chômage !

Malgré les efforts de France Travail, de nombreux seniors en recherche d’emploi peinent à retrouver une place sur le marché du travail. Une réalité brutale qui soulève des questions sur notre rapport à l’âge et à l’emploi.

Un retour à l’emploi presque mission impossible après 55 ans

Les chiffres sont sans appel : à partir de 55 ans, seulement 35 % des chômeurs retrouvent un emploi dans l’année. Un chiffre bien en dessous de la moyenne nationale, qui dépasse les 60 %. Pour les autres, c’est l’attente, l’oubli, et parfois la résignation.

En cause ? Des employeurs frileux à l’idée d’embaucher des profils qu’ils jugent « à risque » : problèmes de santé, manque de souplesse, exigences salariales trop élevées… Des clichés tenaces qui freinent les embauches, malgré les compétences et l’expérience indéniables de ces travailleurs.

Des efforts d’adaptation, mais peu de résultats

France Travail ne reste pas les bras croisés. L’organisme multiplie les actions pour inverser la tendance : accompagnement personnalisé, coaching, ateliers de motivation… Mais dans les faits, les résultats tardent à venir. Le taux de retour à l’emploi des seniors reste désespérément bas.

Le programme « Rebond senior », par exemple, propose des formations ciblées pour faciliter la reconversion. Pourtant, peu de demandeurs d’emploi âgés y participent. Certains ne sont pas informés, d’autres ne croient plus en une éventuelle reprise. Le doute s’installe, parfois pour de bon.

Une reconversion compliquée, le numérique en cause

La formation est pourtant un levier essentiel. Mais là encore, les seniors partent avec un handicap. Beaucoup peinent à maîtriser les outils numériques indispensables aujourd’hui. Résultat : leur candidature passe souvent à la trappe. Une inégalité silencieuse qui pèse lourd sur leurs chances de retour.

France Travail encourage pourtant l’ouverture à d’autres métiers, notamment ceux en tension. Mais les reconversions demandent un effort mental, une motivation, et un accompagnement sur mesure. Et ce n’est pas toujours suffisant.

Un impact psychologique souvent ignoré

Le chômage de longue durée ne se vit pas sans conséquences. Petit à petit, la confiance s’effrite. Le sentiment d’inutilité gagne du terrain. Et pour certains, l’abandon devient une option. Même avec un suivi individualisé, les seniors se sentent souvent laissés pour compte.

« On nous oublie », lâche un ancien cadre en reconversion. Cette phrase résume le désarroi de toute une tranche de la population. Car derrière les chiffres, il y a des histoires, des parcours, des vies en suspens.

Des primes à l’embauche peu utilisées

France Travail propose pourtant des aides financières aux entreprises qui embauchent des plus de 57 ans. Mais dans les faits, ces dispositifs restent très peu utilisés. Le mot « senior » fait encore peur. Beaucoup de recruteurs l’associent à la fin d’une carrière, rarement à un nouveau départ.

L’organisme appelle à une réforme en profondeur. Il propose, entre autres, la création de CDI adaptés, avec des horaires plus souples ou des missions spécifiques. Autre piste : valoriser le tutorat. Les seniors ont des choses à transmettre. Encore faut-il leur donner cette chance.

Le défi est de taille. Il ne s’agit pas seulement d’emploi. Il est aussi question de dignité, de pouvoir d’achat et de la place des aînés dans notre société. La balle est désormais dans le camp des entreprises et des décideurs politiques.

Une chose est sûre : tant que les stéréotypes ne tomberont pas, les seniors resteront les grands oubliés du marché du travail. À suivre de près, car le vieillissement de la population ne fera qu’amplifier l’enjeu…