Avec la montée des tensions internationales, une question revient souvent : si la France devait mobiliser ses citoyens, qui serait concerné ? Qui serait appelé à porter l’uniforme en cas de mobilisation générale ?
On va explorer ensemble les règles, les contraintes, et surtout les limites d’âge qui pourraient s’appliquer.
Une armée professionnelle et bien structurée
Depuis la fin du service militaire obligatoire en 1997, sous la présidence de Jacques Chirac, la France s’appuie sur une armée entièrement professionnelle. Cette force compte aujourd’hui environ 151 000 militaires d’active, répartis entre plusieurs branches :
- 77 000 dans l’armée de Terre
- 34 000 dans la Marine nationale
- 40 000 dans l’armée de l’Air et de l’Espace
À ces effectifs s’ajoutent près de 33 700 réservistes opérationnels, âgés de 18 à 45 ans. Appelés en renfort, ces réservistes jouent un rôle important dans des opérations comme Sentinelle, qui assure la sécurité dans les espaces publics.
Le pilotage des opérations terrestres est centralisé à Lille où l’état-major planifie et coordonne les interventions selon les besoins.
Ce que prévoit la loi sur la mobilisation générale
Même si la France dispose d’une armée professionnelle, le Code de la défense (articles L2141-1 à L2141-4) prévoit toujours la possibilité d’une mobilisation générale. Cette mesure exceptionnelle, qui n’a pas été déclenchée depuis 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, reste une option juridique en cas de crise majeure.
La décision revient exclusivement au Président de la République qui doit signer un décret en Conseil des ministres pour la déclencher.
Lors de la dernière mobilisation générale en 1939, seuls les hommes âgés de 18 à 45 ans étaient concernés. Chacun détenait un livret militaire précisant son affectation, résultat du service militaire obligatoire.
En 2025, rien n’est encore clairement défini. La tranche d’âge pourrait être élargie et les femmes pourraient aussi être appelées, même si aucune réglementation précise n’a encore été établie.
Les défis d’une mobilisation aujourd’hui
Organiser une mobilisation générale dans le contexte actuel serait très différent de ce qui se faisait au XXe siècle. Olivier Berger, journaliste spécialisé en défense à La Voix du Nord, estime qu’une telle mobilisation est « quasi inenvisageable » pour plusieurs raisons.
D’abord, la guerre moderne nécessite des compétences techniques pointues. Les équipements sont de plus en plus sophistiqués. Entre intelligence artificielle, drones et systèmes d’armes complexes, ils ne s’apprennent pas en quelques semaines.
Ensuite, les structures capables d’accueillir et de former un grand nombre de recrues manquent. La majorité des Français n’a pas reçu de formation militaire depuis la fin du service obligatoire.
Enfin, la doctrine militaire française mise plutôt sur l’action en coalition internationale, ce qui réduit la nécessité d’une mobilisation massive.
Vers une mobilisation différente ?
Dans un contexte de crise majeure, la mobilisation ne concernerait peut-être pas seulement les soldats classiques. Des experts dans des domaines comme la cyberdéfense, les communications ou la logistique pourraient aussi être sollicités.
Même si aucune limite d’âge précise n’est actuellement fixée, la fourchette traditionnelle de 18 à 45 ans semble rester une référence. Elle correspond à l’âge maximal pour intégrer la réserve opérationnelle.
Pour l’heure, la mobilisation générale reste surtout une hypothèse. Cependant, elle rappelle que la question ne serait pas uniquement de savoir qui partirait au front. Face à une crise grave, il faut connaitre le rôle chaque citoyen pourrait avoir : armé d’un fusil ou d’un clavier.
Cette réflexion souligne l’importance de la préparation de la nation face aux défis contemporains, et le rôle que chacun pourrait jouer en cas de nécessité.