En Europe centrale, un pays prend une mesure radicale pour encourager les naissances. Dès l’année prochaine, les mères de deux enfants ou plus bénéficieront d’une exemption totale d’impôts sur le revenu, et ce, pour toute leur vie. Cette initiative, adoptée par le Parlement hongrois le 29 avril 2025, s’inscrit dans une stratégie nataliste forte, portée depuis plus de dix ans par le Premier ministre Viktor Orbán.
Une réforme fiscale historique pour les familles hongroises
Jusqu’ici, seules les mères ayant au moins quatre enfants pouvaient profiter de cette exonération, en vigueur depuis 2020. Le nouveau texte élargit ce droit à toutes celles qui ont eu deux enfants, avec un déploiement progressif prévu jusqu’en 2029. La mesure cible d’abord les mères de moins de 40 ans, puis s’étendra aux femmes plus âgées, même au-delà de 60 ans. Un changement majeur dans un pays où la politique familiale est au cœur des préoccupations gouvernementales.
La Hongrie face à une population en chute libre
Le pays fait face à un recul démographique préoccupant. En 1980, la Hongrie comptait 10,7 millions d’habitants. Quarante ans plus tard, ils ne sont plus que 9,5 millions. Le vieillissement de la population et une fécondité très faible inquiètent les autorités. Malgré un léger rebond en 2021 avec 1,61 enfant par femme, le taux est retombé à 1,31 au printemps 2025, bien loin des 2,1 nécessaires au renouvellement des générations.
Pour Viktor Orbán, connu pour son discours conservateur et son attachement aux « valeurs familiales traditionnelles », ce combat est une priorité. Crèches gratuites, aides au logement, prêts avantageux pour jeunes couples ou encore soutien à l’achat de voitures familiales : le gouvernement déploie depuis des années un arsenal d’incitations pour booster les naissances.
Un impact encore difficile à mesurer
Malgré ces efforts, les effets sur la natalité ne sont pas encore évidents. Les spécialistes soulignent que la décision d’avoir des enfants ne dépend pas seulement de l’argent. La qualité du travail, la stabilité économique, l’accès aux soins ou à l’éducation sont tout aussi déterminants.
La Hongrie espère atteindre l’objectif de 2,1 enfants par femme d’ici 2035, mais ce défi semble colossal. La nouvelle exonération fiscale est un signal fort, mais seule, elle ne suffira sans doute pas à inverser durablement la tendance.
Pour le Premier ministre, cette politique nataliste dépasse le simple cadre économique. C’est une véritable vision où la famille est mise en avant comme la pierre angulaire de la nation hongroise.
Affaire à suivre, alors que d’autres pays européens observent avec attention ce pari audacieux sur l’avenir démographique.