Pour beaucoup de parents, protéger son enfant est un réflexe naturel. Pourtant, selon plusieurs spécialistes en psychologie, une attention trop excessive peut avoir des effets négatifs sur le développement des enfants à court comme à long terme.
Une bonne intention aux conséquences parfois problématiques
David Jiménez Rodríguez, chercheur à l’Université autonome de l’État d’Hidalgo (UAEH), explique que la surprotection est devenue un enjeu important dans notre société. Ce qu’il appelle la « protection excessive » ne touche pas seulement le bien-être immédiat de l’enfant, mais aussi son équilibre futur.
On comprend bien ce réflexe : éviter que son enfant ne se fasse mal ou fasse des erreurs, c’est normal. Mais à force de trop le contrôler, on risque de l’empêcher d’apprendre par lui-même.
Oliver Armando Santizo Grijalva, psychologue à la Faculté des sciences psychologiques, rappelle que poser des limites et instaurer une certaine discipline est essentiel pour un développement sain.
Sans ces repères, les enfants surprotégés développent souvent une faible confiance en eux. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas la chance d’explorer, d’essayer, d’échouer et surtout de découvrir leurs propres capacités.
Confiance en soi et autonomie : des fragilités visibles
Le principal problème est que ces enfants ne s’habituent pas à faire leurs propres choix. Toujours guidés, ils ne voient jamais les conséquences réelles de leurs décisions.
Cette absence d’autonomie devient un véritable frein à leur épanouissement personnel. Sans apprendre à se débrouiller seuls, leur vie devient rapidement compliquée.
En plus de cela, la surprotection affecte aussi leur vie sociale. Ces enfants, souvent très timides, ont du mal à engager des conversations ou à s’intégrer dans un groupe. Ils peuvent se sentir isolés, comme spectateurs plutôt qu’acteurs.
Santizo Grijalva explique que ces enfants peuvent avoir un retard dans l’acquisition des compétences sociales, ce qui limite leurs échanges avec les autres.
Difficultés face aux conflits et à la prise de décision
Autre conséquence importante : ils ont du mal à gérer les conflits. Souvent, leurs parents ont pris en charge leurs problèmes à leur place. Quand une difficulté se présente, ils sont démunis, sans les outils nécessaires pour s’en sortir. Or, apprendre à résoudre ses propres problèmes est fondamental, que ce soit dans la vie privée ou professionnelle.
De plus, ces enfants deviennent fréquemment très indécis. Cette hésitation constante complique leur vie d’adulte, notamment dans le choix d’un partenaire ou d’une carrière.
Leur besoin d’être protégés les pousse parfois à se retrouver dans des relations où ils dépendent émotionnellement de l’autre, ce qui n’est pas idéal pour construire une vie équilibrée.
Les risques pour la santé mentale
Enfin, les psychologues alertent sur le fait que la surprotection peut favoriser l’apparition de troubles comme la dépression. Faible estime de soi et image négative d’eux-mêmes compliquent leur capacité à faire face aux difficultés du quotidien.
Protéger ses enfants est naturel et nécessaire. Mais une protection excessive risque de transformer cet amour en une sorte de prison dorée.
Le véritable cadeau que l’on peut offrir à un enfant, c’est de lui apprendre à voler de ses propres ailes. Bien sûr, avec des filets de sécurité, mais sans jamais lui enlever le goût de la liberté et de la découverte.