Pourtant, certains moments restent bien ancrés dans notre mémoire. Ils influencent qui nous sommes, nos émotions et même nos relations à l’âge adulte.
Mais quels souvenirs laissent une trace si profonde ? La psychologie a cherché à répondre à cette question.
Amnésie infantile : pourquoi oublions-nous nos premières années ?
D’abord, il faut savoir que la plupart des adultes ne se souviennent pas des toutes premières années de leur vie. Ce phénomène s’appelle l’amnésie infantile.
Le cerveau des bébés ne garde pas vraiment de souvenirs précis à ce stade. Pourtant, même sans parler, les tout-petits savent reconnaître les visages et créer des liens affectifs importants. Ces premières relations sont la base de leur développement social.
Avec le temps, quand l’enfant apprend à parler et à communiquer, ses souvenirs deviennent plus clairs, plus cohérents. On distingue alors deux sortes de souvenirs : les souvenirs sensoriels, qui viennent de nos sens (une odeur, un son, une sensation), et les souvenirs épisodiques qui racontent une histoire complète grâce au langage.
1. Des liens familiaux solides : la sécurité avant tout
Les traditions familiales, comme les repas ensemble, les fêtes ou les petites habitudes quotidiennes, ne sont pas seulement agréables. Ce sont ces moments qui construisent le sentiment d’appartenance des enfants.
La psychologie montre que cette sécurité affective, ce cocon familial, est essentielle pour grandir sainement. Sans ce socle, il est difficile de se sentir en confiance et d’évoluer sereinement.
2. Autonomie et responsabilités : apprendre en essayant
Qui n’a pas en mémoire ce premier tour de vélo, avec ses hésitations et sa fierté ensuite ? Ces étapes où l’enfant ose se lancer et réussir renforcent sa confiance.
Le psychologue Jean Piaget explique que c’est en explorant et en résolvant des problèmes que l’enfant développe sa pensée critique. Ces souvenirs d’autonomie deviennent des repères importants dans son parcours.
3. Sécurité émotionnelle : l’importance des gestes d’amour
Un câlin, un mot gentil, un encouragement au bon moment, ce sont ces petites marques d’affection qui créent une base solide pour la confiance en soi.
Erik Erikson, spécialiste du développement, souligne que cette confiance de base permet à l’enfant d’affronter le monde avec moins de peur. Ces gestes favorisent la résilience, une force précieuse toute la vie.
4. L’exemple des adultes : reconnaître ses erreurs
On imagine souvent que les parents doivent être parfaits. Pourtant, admettre ses erreurs et s’excuser est une leçon importante pour les enfants.
Cela leur apprend l’empathie, le respect et la responsabilité. Reconnaître ses fautes ne diminue pas l’autorité des adultes, bien au contraire : cela construit la confiance et offre un modèle positif à suivre.
5. Accompagner l’enfant face à l’échec
Faire des erreurs fait partie de la vie. Ce qui compte, c’est la manière dont on les vit et dont on les accompagne. Lorsqu’un enfant reçoit du soutien et des encouragements, il apprend à rebondir et à développer sa confiance.
Albert Bandura, psychologue, insiste sur le fait que ce sentiment de maîtrise de soi commence dès l’enfance, grâce à ces petites réussites soutenues par un entourage bienveillant. Cela aide l’enfant à mieux gérer les difficultés à venir.
La mémoire est le reflet de l’enfance
Au fond, quels souvenirs marquent l’enfance ? Ce sont ceux où l’enfant se sent aimé, soutenu, encouragé à grandir à son rythme, tout en étant accompagné dans ses erreurs. Ce mélange crée des souvenirs durables qui façonnent l’adulte qu’il deviendra.
Il ne s’agit pas d’être parfait, mais simplement d’être présent, comme un phare qui guide sans jamais écraser. Après tout, comme le dit le proverbe, “c’est en forgeant qu’on devient forgeron”… et c’est en aimant qu’on grandit.