Prochainement, Emmanuel Macron s’adressera aux Français depuis l’hôtel de Brienne, siège du ministère des Armées. L’Élysée présente ce rendez-vous comme un moment « très important » pour annoncer des « décisions majeures ».
C’est un choix symbolique laisse peu de doute. En effet, le chef de l’État veut parler de stratégie militaire, dans un contexte où les tensions internationales ne cessent de croître.
Une question circule déjà : la France pourrait-elle rétablir, sous une forme ou une autre, le service militaire ?
Une allocution dans un contexte tendu
Selon l’Élysée, l’objectif est de « tirer les conclusions de l’état des menaces » et d’acter un « moment de bascule ». En déplacement au Royaume-Uni, Emmanuel Macron a laissé filtrer quelques indices.
Ces « décisions stratégiques d’investissement pour l’avenir », sont inspirées directement de la Revue nationale stratégique 2025 qui vient de lui être remise.
Ce document dresse un constat préoccupant : « La liberté n’a sans doute jamais été aussi menacée depuis 1945. »
Les auteurs y soulignent notamment la « permanence de la menace russe » méthodique et organisée ainsi que la nécessité d’adapter rapidement les moyens de défense.
Une tendance européenne au réarmement
Depuis 2017, la France a considérablement renforcé ses capacités militaires. Les dépenses de défense devraient doubler d’ici 2030, dans un mouvement qui concerne l’ensemble du continent.
Modernisation, innovation et accélération sont devenues les maîtres mots.
Montants moyens annuels des commandes militaires :
Période | Montant (en milliards €) |
2012-2016 | 9,5 |
2017-2022 | 15 |
2023-2024 | 18 |
La Loi de programmation militaire 2024-2030, qualifiée de « loi de protection », prévoit un budget de 400 milliards d’euros (413 avec les ressources non budgétaires). Toutefois, certaines sources évoquent la possibilité d’engagements financiers encore plus importants.
Le 11 juillet, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, présentera en détail les menaces auxquelles la France doit se préparer.
Des pistes de financement nouvelles
Un effort accru implique des moyens supplémentaires. Plusieurs scénarios sont à l’étude :
- Association de financements publics et privés
- Création d’un produit d’épargne dédié à la défense
- Investissements ciblés sans hausse d’impôts
- Mécanismes de participation citoyenne innovants
L’objectif affiché est de renforcer l’industrie de défense tout en évitant une augmentation de la pression fiscale.
La jeunesse au centre des projets
Le président souhaite également renforcer le lien entre l’armée et la jeunesse. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a reçu pour mission de proposer des mesures permettant aux jeunes de « servir » leur pays, dans un cadre élargi à la défense nationale.
Dans plusieurs pays européens, le service militaire a déjà été rétabli ou renforcé. En France, il est plutôt question de « réactualiser » le pacte entre l’armée et la Nation.
Cela pourrait passer par une refonte du service national universel ou une forme modernisée d’appel sous les drapeaux.
Un calendrier prolongé jusqu’à la rentrée
Le discours doit fixer les orientations principales. Les détails des mesures seront présentés « à la fin de l’été », avant les débats budgétaires.
Ce rendez-vous pourrait donc marquer le début d’un virage stratégique majeur pour la défense française. Reste à savoir si ce tournant inclura, ou non, le retour d’un service militaire, même partiel. C’est une question qui ne manquera pas d’alimenter les discussions dans les prochains jours.