« La conquête minière de la Lune débute » : un robot américain va prélever l’hélium-3 pour alimenter les technologies de demain

Ce gaz, quasi inexistant sur Terre, pourrait transformer notre façon de produire de l’énergie et faire avancer des technologies de pointe comme l’informatique quantique.

L’hélium-3, une ressource précieuse cachée dans le sol lunaire

L’hélium-3 est un isotope non radioactif de l’hélium. Très rare sur notre planète, il est présent en plus grande quantité sur la Lune. Cela s’explique par des milliards d’années d’exposition aux vents solaires, qui ont lentement enrichi la surface lunaire en cet élément.

Pour l’extraire, la startup Interlune, basée à Seattle, a développé un robot capable de creuser jusqu’à trois mètres de profondeur dans le régolithe, le sol poussiéreux de la Lune.

L’appareil est capable de traiter jusqu’à 110 tonnes de sol par heure. Une fois le matériau extrait, un procédé chimique permet de séparer l’hélium-3 des autres éléments. Et plutôt que de ramener toute la poussière sur Terre, Interlune prévoit de ne renvoyer que le gaz purifié.

Cette méthode permet de réduire les coûts et de simplifier la logistique, tout en améliorant l’efficacité du projet.

Pour concevoir ce moteur robuste, Interlune collabore avec Vermeer, une entreprise spécialisée dans les machines d’excavation.

Ensemble, ils testent actuellement un prototype dans des conditions simulant le plus fidèlement possible l’environnement lunaire, afin de s’assurer que la machine résistera aux contraintes extrêmes sur place.

Un potentiel énorme pour l’énergie et les technologies de demain

Mais pourquoi tant d’efforts pour ce gaz ? Parce que l’hélium-3 pourrait jouer un rôle clé dans le développement de la fusion nucléaire, une source d’énergie propre, sûre et presque sans déchets.

Contrairement aux réacteurs nucléaires actuels, les réactions de fusion utilisant l’hélium-3 produisent très peu de radiations. Elles pourraient fournir une énergie abondante et durable pour l’avenir.

Ce gaz possède également des propriétés utiles pour l’informatique quantique, un domaine en plein essor qui nécessite des environnements à très basse température. L’hélium-3 pourrait ainsi contribuer à faire avancer cette technologie prometteuse.

Le projet d’Interlune se déploiera en trois phases. D’abord, la mission « Croissant de Lune » permettra de cartographier les zones riches en hélium-3 grâce à une caméra hyperspectrale.

Ensuite viendra « Prospect Moon », avec l’envoi d’un atterrisseur chargé de tester les équipements sur place et d’évaluer les concentrations de gaz. Enfin, la phase « Moon Harvest » consistera à extraire le gaz et à l’envoyer sur Terre.

Des enjeux économiques et géopolitiques considérables

Si l’extraction réussit, les conséquences économiques pourraient être majeures. À environ 20 millions de dollars les 2,2 livres (soit un kilo), l’hélium-3 est l’une des ressources les plus précieuses au monde. Elle pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère énergétique, stimuler l’innovation, créer des emplois et réduire la dépendance aux énergies fossiles.

Sur le plan stratégique, les États-Unis pourraient se positionner comme des leaders dans l’exploitation des ressources spatiales. Mais cela soulève aussi des questions sur le droit spatial, encore peu clair à ce sujet. La compétition entre pays pourrait s’intensifier, et il faudra établir des règles internationales pour éviter les conflits.

L’extraction de la marque hélium-3 peut-être le début d’un nouveau chapitre de l’histoire spatiale. Un chapitre où la Lune ne sera plus seulement un symbole d’exploration, mais aussi une clé pour un futur plus propre et plus innovant.