L’éducation est souvent considérée comme l’un des piliers de la République. On la présente comme essentielle pour préparer l’avenir, faire progresser la société et renforcer l’économie.
La France, avec ses grandes écoles, ses universités renommées et son attachement à la culture du savoir, aime se voir comme un pays bien éduqué. Pourtant, les chiffres récents montrent une réalité bien différente.
Une étude mondiale sur le niveau d’éducation des adultes, réalisée par CBRE Research, révèle que la France est loin d’être en tête.
Pire, elle ne figure même pas parmi les 20 premiers pays du classement, dépassée par de nombreuses nations, parfois inattendues.
Un pourcentage qui interroge
Selon les données disponibles, seulement 28,1 % des Français âgés de 25 à 64 ans peuvent obtenir un diplôme de niveau licence ou équivalent (bac+3). Ce chiffre place la France assez loin derrière d’autres pays européens, asiatiques et même sud-américains. À une époque où les études supérieures sont souvent perçues comme un atout essentiel, cela semble faible.
Pendant ce temps, l’Irlande affiche plus de 52 % de diplômés. La Suisse suit avec 46 % et Singapour atteint 45 %. Ces pays ont misé depuis plusieurs années sur l’accès élargi à l’enseignement supérieur, en lien avec leur stratégie économique.
Des pays qui avancent vite
Au-delà de ces trois premiers, d’autres pays obtiennent des résultats impressionnants. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Belgique mais aussi l’Australie, la Suède ou encore Israël dépassent les 40 %.
Même des nations moins souvent citées sur ce sujet comme la Pologne, le Danemark ou la Corée du Sud affichent les meilleurs scores que la France.
Les États-Unis souvent concernés pour le coût élevé de leurs études présentent aussi un taux supérieur à 40 %, avec 78 millions de diplômés. Ce chiffre montre qu’un système peut être inégal mais tout de même très productif en matière de formation supérieure.
Le poids des grands pays
Certains pourraient se consoler en regardant le bas du classement, où l’on retrouve la Chine (6,9 %) et l’Inde (14,2 %). Mais ces faibles pourcentages doivent être remis dans leur contexte.
A l’échelle de leur population, cela représente tout de même 88 millions de diplômés pour la Chine et près de 140 millions pour l’Inde . Des chiffres énormes qui donnent à réfléchir.
Investir dans l’éducation, un choix de société
Ce classement ne fait pas que pointer les différences. Il reflète aussi les stratégies choisies par chaque pays. Ceux qui arrivent en tête ont souvent fait le choix d’investir massivement dans l’enseignement supérieur, en misant sur l’innovation, l’emploi qualifié et l’adaptation à une économie mondialisée.
En France, malgré les réformes, les débats sur le parcoursup ou l’ouverture plus large de l’université, les progrès restent limités. Le système éducatif peine à produire assez de diplômés tout en restant peu accessible à une partie de la population.
Résultat : la dynamique stagne.
Et maintenant ?
Faut-il s’inquiéter ? Peut-être pas mais il serait utile d’agir. L’éducation supérieure n’est pas un luxe, c’est un investissement stratégique.
Sans changement fort et structuré, la France risque de continuer à perdre du terrain. Pendant que d’autres avancent, elle pourrait rester sur place. Voire reculer.
