« Je ne dors plus depuis des mois. » Pour Sonia, 46 ans et mère de deux enfants, cette phrase est devenue une réalité quotidienne.
Depuis sa séparation, elle fait face à une dette de 38 000 euros. Ouvrir une lettre ou décrocher un appel est devenu une source d’angoisse. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres, le surendettement n’est pas une notion abstraite. C’est une épreuve présente à chaque instant.
Quand chaque fin de mois devient une course contre la montre, il ne s’agit plus de bien vivre mais de tenir bon. Et ce n’est pas un cas isolé.
Chaque année, plus de 120 000 dossiers de surendettement sont déposés auprès de la Banque de France. Et ce chiffre ne prend pas en compte ceux qui, par honte ou par peur, n’osent plus demander de l’aide.
Un système fragile, des vies bouleversées
Le surendettement n’est pas forcément lié à des dépenses excessives ou à un mode de vie irresponsable. Bien souvent, il découle d’un accident de parcours : un licenciement, une séparation, une maladie.
Il suffit parfois d’un imprévu pour que tout dérape. On peut vivre simplement, sans excès, et se retrouver malgré tout en grande difficulté.
Dans le même temps, les crédits à la consommation sont facilement accessibles. On emprunte pour rembourser un autre prêt, on s’appuie sur le découvert, et petit à petit, on s’enferme dans un cycle qui devient difficile de sortir.
C’est une spirale qui peut toucher n’importe qui.
Un budget serré, des choix douloureux
Quand les ressources ne suffisent plus, gérer un budget devient un exercice épuisant. Chaque centime est dépensée, les loisirs sont mis de côté, on évite de consulter un médecin et on repousse le paiement des factures. On vit au jour le jour, sans marge d’erreur.
Et pourtant, c’est dans ces moments qu’il faut essayer de reprendre la main. Ce n’est pas simple, mais revoir son budget ligne par ligne peut aider à retrouver un peu de contrôle.
Parfois, ce sont les abonnements oubliés ou les prélèvements automatiques non essentiels qui creusent le déficit. Résilier, renégocier, comparer, ce sont les démarches qui peuvent faire la différence.
Surtout, il ne faut pas rester isolé. Il existe des aides comme les associations spécialisées, les Points Conseil Budget, les conseillers CAF ou les assistantes sociales qui peuvent apporter un accompagnement précieux.
Ils peuvent orienter, soutenir, et surtout, ne pas juger.
Regroupement de crédits : une solution à manière avec prudence
Parmi les solutions possibles, le regroupement de crédits peut sembler intéressant. C’est regrouper plusieurs emprunts en un seul, avec une mensualité plus basse. Cela peut soulager, mais il faut rester vigilant.
Si cette solution allège la charge mensuelle, elle allonge souvent la durée de remboursement, et le coût total peut être plus élevé. Des frais supplémentaires peuvent aussi s’ajouter : frais de dossier, assurances, pénalités.
Dans certaines situations, cela reste une option utile. Mais elle doit être envisagée avec l’aide d’un professionnel neutre, pour s’assurer que c’est une vraie solution et non un piège déguisé.
Se relever, petit à petit
Sortir du surendettement ne se fait pas du jour au lendemain. Cela commence souvent par de petits pas : régulariser un découvert, payer une facture à temps, demander une aide sociale. Ce sont des victoires discrètes mais importantes.
Le vrai changement n’est pas uniquement financier. Il est personnel. C’est une prise de conscience, un déclic, un besoin de reprendre sa vie en main.
Et avec du soutien, il est toujours possible de rebondir. Car ce n’est pas la chute qui compte mais la manière de se relever.