Voici un remède traditionnel pour préparer un désherbant (trop) puissant à base de gros sel

Utiliser du gros sel pour se débarrasser des mauvaises herbes est une astuce connue, transmise de génération en génération. On la retrouve un peu partout : dans les vieux livres de jardinage, sur Internet ou encore conseillée par un voisin intentionné. C’est économique, naturel, efficace… Bref, la solution idéale.

Mais derrière cette apparente simplicité se cache une méthode qui pose de sérieux problèmes. Si le sel agit vite, ses effets à long terme sont loin d’être anodins.

Saupoudré directement sur les herbes ou dilué dans de l’eau chaude, le sel agit rapidement. Les feuilles jaunissent, fanent, puis disparaissent. Vu de l’extérieur, le résultat semble concluant.

Mais en réalité, ce traitement provoque des dégâts considérables, souvent invisibles sur le moment. Le sol, les plantes voisines, les micro-organismes utiles, tout est touché.

Le sel, un danger sous-estimé pour le jardin

Derrière son image inoffensive de condiment de cuisine, le sel se révèle être un produit destructeur lorsqu’il est utilisé dans un jardin.

Il modifie la pression osmotique, ce qui empêche les plantes d’absorber l’eau et les nutriments essentiels à leur survie. En conséquence, les racines se dessèchent et la plante meurt.

Et cela ne concerne pas que les « mauvaises herbes ». Toutes les plantes proches peuvent en souffrir, qu’il s’agisse de fleurs, d’arbustes ou de jeunes semis.

Mais surtout, le sel ne disparaît pas. Il ne s’évapore pas et ne se dégrade pas naturellement. Il reste dans le sol, s’y infiltre peu à peu, et peut le rendre infertile pendant des mois, voire plusieurs années.

Le sol devient alors compact, difficile à travailler et pratiquement incapable de nourrir de nouvelles plantations.

Vinaigre + sel : une fausse bonne idée

Certains combinent le sel avec du vinaigre pour renforcer l’effet désherbant. Ce mélange est souvent présenté comme une alternative naturelle aux produits chimiques.

Pourtant, cette association est loin d’être inoffensive. Le vinaigre détruit également la faune souterraine en acidifiant fortement le sol et perturbe le pH. Combiné au sel, il crée un cocktail extrêmement nocif pour l’environnement.

D’ailleurs, il faut savoir que l’utilisation de ce type de mélange est interdite dans les jardins selon la réglementation française. Ce n’est pas un détail anodin mais une mesure de protection des sols et de la biodiversité.

Quelles alternatives pour désherber sans nuire ?

Il existe heureusement des solutions plus respectueuses de l’environnement, et tout aussi efficaces :

  • Le désherbage manuel : un peu plus long, mais précis et sans danger.
  • L’eau bouillante : à verser directement sur les herbes, elle agit vite et sans résidus.
  • Le désherbage thermique : à l’aide d’un outil spécifique, on chauffe la plante jusqu’à sa destruction.
  • Le paillage : en couvrant le sol, on empêche la lumière d’atteindre les graines indésirables.
  • La tolérance raisonnée : certaines herbes spontanées sont utiles, voire jolies, et attirent les insectes pollinisateurs.

Nos grand-mères utilisaient parfois le sel, souvent sur de petites surfaces et par manque d’alternative. Mais aujourd’hui, nous avons plus de connaissances sur le fonctionnement des sols et sur l’importance de préserver leur richesse.

Utiliser du sel comme désherbant revient ainsi à nuire durablement à la santé de son jardin.

Alors mieux vaut renoncer à cette méthode et choisir des gestes plus doux pour désherber même si cela demande un peu plus de temps. Un sol vivant est un jardin en bonne santé… pour longtemps.