Disparités de pensions : combien perçoivent vraiment les anciens indépendants selon leur filière ?

Les retraites des anciens indépendants suscitent beaucoup de questions. En effet, leurs pensions varient fortement selon leur secteur d’activité. Alors, combien touchent-ils réellement ?

Alors que la pension moyenne en France est d’environ 1 540 euros par mois, la réalité des ex-indépendants est souvent plus modeste. On ne peut pas dire qu’ils soient tous traités de la même façon surtout quand on compare agriculteurs, artisans ou professions libérales.

Par ailleurs, l’écart entre les hommes et les femmes ne disparaît pas avec la retraite. Ces différences sont même très marquées ! Que cache donc ces chiffres ? Voyons cela de plus près.

Combien sont les ex-indépendants en retraite ? La répartition selon les secteurs

En France, sur les 15,7 millions de retraités, environ 1,4 millions sont d’anciens indépendants. Leur répartition est la suivante :

  • Exploitants agricoles : ils sont 710 000, soit près de la moitié des ex-indépendants. Leur pension moyenne s’élève à 810 euros, ce qui reste assez bas.
  • Artisans et commerçants : ils comptent environ 500 000 retraités, soit 36 ​​% des ex-indépendants, avec une pension moyenne un peu plus élevée, autour de 1 230 euros.
  • Professions libérales : ce groupe est le plus petit avec 180 000 personnes, environ 13 %. En revanche, leurs retraites sont nettement plus confortables, avec une moyenne de 2 570 euros.

Pour donner une idée plus claire, la moyenne générale des pensions des ex-indépendants est de 1 180 euros. C’est bien inférieure à la moyenne nationale de 1 540 euros.

Des écarts importants entre hommes et femmes

Les inégalités entre secteurs sont déjà assez fortes mais celles entre hommes et femmes sont encore plus frappantes. Partout, les femmes retraitées qui étaient indépendantes touchaient moins que les hommes.

Par exemple, une femme ex-agricultrice perçoit environ 670 euros par mois. À l’inverse, un homme exerçant une profession libérale reçoit jusqu’à 2 930 euros, soit plus de quatre fois plus ! Cette situation est loin d’être équitable.

Certes, certaines femmes bénéficient de revenus complémentaires venant d’autres régimes de retraite. Mais même avec ces compléments, cela ne suffit pas à réduire ces écarts énormes.

Ces inégalités persistantes montrent qu’il est urgent de repenser sérieusement le système de retraite, notamment pour garantir plus d’égalité entre les sexes.

Pourquoi ces différences ?

Plusieurs facteurs expliquent ces écarts. Tout d’abord, les carrières des indépendants sont souvent interrompues, notamment pour des familiales comme la maternité. Ces interruptions limitent le nombre de trimestres cotisés et réduisent la pension finale. Ce sont surtout les femmes qui en pâtissent.

Ensuite, la nature même des activités joue un rôle important. Les professions libérales ont généralement des revenus plus élevés pendant leur vie active, ce qui se traduit par des retraites plus élevées.

À l’inverse, les agriculteurs ou artisans ont souvent des revenus plus modestes, ce qui affectent leur pension.

Enfin, il faut souligner que les chiffres officiels ne montrent pas toujours toute la réalité. Beaucoup d’ex-indépendants complètent leur retraite par d’autres revenus ou régimes qui ne sont pas pris en compte dans ces statistiques.

Cela complique le tableau, mais ne change rien au constat d’inégalités persistantes.

Vers une réforme nécessaire pour plus d’égalité

Alors, que faire ? Ces écarts importants et cette inégalité entre hommes et femmes démontrent que le système actuel ne répond pas suffisamment aux besoins des retraités indépendants. Ceux qui ont travaillé pendant toute leur vie méritent une retraite digne.

Il est donc essentiel d’envisager une réforme en profondeur. Cette réforme devrait mieux prendre en compte les spécificités des carrières indépendantes, notamment les interruptions, et surtout viser à réduire les inégalités entre femmes et hommes.

Comme le dit si bien le proverbe, « à travail égal, salaire égal ». Il serait juste d’appliquer cette règle aussi aux retraites.