Emploi : ces métiers en tension vont énormément recruter d’ici 2030 avec le grand nombre de départs à la retraite

Le marché du travail en France traverse une période de grands changements. La principale raison est la vague départs massifs à la retraite prévue d’ici 2030.

De nombreux professionnels vont quitter leur poste et certains secteurs vont se retrouver face à un vrai défi pour assurer la relève. Entre le manque de jeunes actifs et le besoin de renouveler les effectifs, l’économie française doit s’adapter rapidement.

Un déséquilibre démographique croissant

La pyramide des âges représentait autrefois un bon équilibre entre jeunes et seniors mais il penche désormais fortement vers le haut. Les personnes âgées de 50 à 64 ans forment aujourd’hui une part importante des actifs.

Vincent Touzé, économiste à Sciences Po, souligne cet élargissement du sommet de la pyramide pendant que la base se rétrécit. Maxime Sbaihi, de l’Institut Montaigne, rappelle que cette tranche d’âge représente déjà un tiers de la population active. Un phénomène sans précédent.

Ce changement s’explique en grande partie par le départ à la retraite des baby-boomers, nés entre 1943 et 1960. Pour tenter de conserver ces professionnels expérimentés plus longtemps, le ministère du Travail a lancé en avril 2025 un plan pour encourager l’emploi des seniors.

Une initiative indispensable mais qui ne suffira probablement pas à comprendre tous les départs à venir.

Des recrutements difficiles à organiser

Ce renouvellement massif de la main-d’œuvre représente un vrai casse-tête pour les recruteurs. Comment remplacer tous ces professionnels qualifiés alors que les jeunes sont moins nombreux à entrer sur le marché du travail ?

Dans certains secteurs, la pénurie de main-d’œuvre pourrait devenir critique. Il faudra non seulement repenser les modes de recrutement mais aussi investir davantage dans la formation et changer l’image parfois peu attractive de certains métiers.

Des secteurs sous tension

D’après les données de France Stratégie et de la Dares, plusieurs domaines devront relever ce défi. Le secteur de l’entretien, par exemple, devra voir près de 490 000 postes d’ici 2030.

Cependant, il faut savoir que 95 % de ces postes serviront uniquement à remplacer les personnes partant à la retraite.

D’autres métiers sont dans la même situation :

  • le nettoyage et la maintenance,
  • l’aide à domicile et les soins aux personnes,
  • les emplois techniques ne nécessitant pas de diplôme,
  • les services aux collectivités.

L’Éducation nationale est elle aussi concernée. Environ 328 000 enseignants partiront à la retraite d’ici 2030, pour seulement 1 000 créations nettes de postes. L’enjeu sera donc surtout de maintenir le niveau actuel, plutôt que de le renforcer.

Le problème est que ces professions souffrent déjà d’un manque d’attractivité. Conditions de travail difficiles, salaires peu élevés, faible reconnaissance, dans ces conditions, il n’est pas facile d’attirer les jeunes.

Le numérique : un secteur en pleine croissance

À l’inverse, certains secteurs affichent une forte dynamique. L’informatique en est un bon exemple. On estime à 190 000 le nombre de postes à pourvoir d’ici 2030, dont 115 000 seront de véritables créations.

Le développement du numérique, de la cybersécurité et de l’intelligence artificielle booste fortement les besoins. Ces métiers attirent d’ailleurs de nombreux jeunes.

Un autre secteur en croissance : les fonctions techniques dans l’industrie. Là aussi, des postes seront créés, preuve que certains domaines continuent d’évoluer positivement malgré le vieillissement de la population.

La France fait face à une transformation profonde de son marché du travail. Les départs à la retraite vont provoquer des besoins massifs de remplacement, et certains métiers essentiels auront du mal à attirer la relève.

Dans le même temps, d’autres secteurs tournés vers l’avenir offrent de belles perspectives. Adapter la formation, valoriser les métiers en tension et accompagner les jeunes seront des clés pour réussir cette transition.