En avril, environ 800 retraités de la fonction publique d’État n’ont pas reçu leur pension. Pire encore, plusieurs milliers d’autres ont perçu un montant inférieur à ce qu’ils auraient dû toucher.
Rapporté par Ouest France, ce bilan est lié à l’installation d’un nouveau logiciel de paiement. Une situation qui suscite frustration, inquiétude et beaucoup de questions.
Des pensions qui n’arrivent pas : la colère des retraités
« Je n’ai pas eu ma pension en avril ! » raconte Robert Lapeyre, 64 ans, fraîchement retraité et habitant des Hautes-Pyrénées.
Il explique : « En mars, ma première pension est bien arrivée. Mais le mois d’après, plus rien ». Robert n’est pas seul. Près de 800 anciens fonctionnaires n’ont pas reçu leur argent ce mois-là. Mais ce n’est pas tout.
« Plusieurs milliers d’autres ont reçu un montant plus faible que prévu », ajoute Katell Queffelec, du syndicat Solidaires finances publiques. Ces erreurs sont dues à de mauvais calculs sur les taux de CSG (Contribution Sociale Généralisée).
En conséquence, des retraités ont été lésés, parfois de manière importante. La plateforme nationale d’assistance à Laval a vu tripler le nombre d’appels. Il est clair que la situation est tendue.
Un nouveau logiciel, source de problèmes
Le responsable est un nouveau logiciel installé en avril par la Direction générale des finances publiques (DGFiP), qui gère les retraites de l’État. Ce système devait simplifier les paiements et remplacer un ancien logiciel devenu obsolète.
Curieusement, ce même logiciel fonctionne parfaitement à la Caisse des dépôts qui s’occupe des retraites des agents des collectivités territoriales et des hôpitaux.
Là-bas, la modernisation est réussie. Alors, pourquoi autant de problèmes pour les retraités de l’État ?
Un défi majeur à relever
Le Service des retraites de l’État (SRE) gère environ 2,5 millions de retraités. La mise en place de ce nouveau système est donc un chantier immense, presque un saut dans l’inconnu.
Sur son site, le SRE reconnaît « des anomalies qui peuvent provoquer des erreurs ou même des interruptions de paiement en avril ». Une manière diplomatique de dire que tout ne fonctionne pas comme prévu.
Pour apaiser les inquiétudes, le SRE invite les retraités concernés à contacter ses services, de préférence via la messagerie sécurisée de l’Espace numérique sécurisé de l’agent public (ENSAP).
L’organisme promet que les erreurs seront corrigées rapidement. Par ailleurs, les bulletins de pension d’avril seront exceptionnellement envoyés fin mai, avec un certain retard.
Quand la modernisation rencontre la réalité
Ce type de dysfonctionnement montre que la modernisation informatique est nécessaire mais peut parfois devenir compliquée à gérer. Pour beaucoup de retraités, souvent peu à l’aise avec les outils numériques, l’attente est difficile à vivre.
Au-delà de l’aspect technique, il y a un véritable enjeu social. De nombreux retraités comptent sur leur pension pour vivre au quotidien. Ne pas recevoir son argent à temps est un coup dur et une source de stress.
Comment réagir face à ces difficultés ?
Pour éviter que ces problèmes ne deviennent une crise, une bonne communication est essentielle. Il faut informer les retraités, simplifier les démarches et surtout accélérer la résolution des erreurs.
Le syndicat Solidaires insiste sur la nécessité d’un suivi rigoureux pour que cette situation ne se reproduise pas.
Patience et vigilance
Cette affaire révèle un problème complexe où la technique entre en collision avec la réalité humaine. La modernisation des systèmes est indispensable mais elle comporte des risques et peut causer des difficultés imprévues.
Pour les retraités, c’est une période éprouvante. Il faudra donc faire preuve de patience, tout en restant vigilant. Il ne faut pas sacrifier la justice sociale au nom du progrès numérique.