À Perpignan, un couple âgé pourrait bientôt se retrouver à la rue. Il est victime d’une situation aussi difficile qu’incompréhensible. Ils ont 85 et 87 ans, la femme est malade et alitée. Leur fille adoptive est vraisemblablement propriétaire de leur maison, qu’elle a reçue par donation sans acte notarié.
Aujourd’hui, elle a saisi la justice pour les expulser. C’est à peine croyable.
Une donation sans acte, mais avec beaucoup de souffrance
En 2002, ce couple a acheté cette maison avec l’argent tiré de la vente de leur précédent logement, lui aussi au nom de leur fille adoptive. Pourtant, ce sont bien eux qui ont toujours vécu là en prenant en charge toutes les dépenses : taxes, réparations, factures… Rien ne leur a été épargné.
Mais malheureusement, ils n’ont jamais signé d’acte notarié qui leur garantirait un droit d’usufruit. Résultat, la maison appartient vraisemblablement à la fille qui accuse aujourd’hui ses parents de « vivre aux frais de la princesse ».
Une accusation qui fait mal, quand on sait tout ce qu’ils ont traversé.
Une famille déchirée par la justice
En 2017, la situation est complexe. La santé du couple se dégrade, leurs revenus diminuent fortement, et les dettes s’accumulent. Ils ont arrêté de payer la taxe foncière, trop lourde à supporter. La fille, lassée de payer à leur place, contacte les impôts. Ceux-ci lancent une procédure judiciaire en 2019.
Le tribunal reconnaît alors un droit d’usage au couple mais leur impose aussi des contraintes : régler les arrivées de taxe et accepter la visite de la maison pour une éventuelle vente. Les deux retraités contestent et font appel.
Le 6 mars 2025, la cour d’appel les déclare « occupants sans droit ni titre ». Cette décision les condamne à quitter la maison avant le 2 juin, date prévue pour leur expulsion.
« On nous fait mourir avec cette histoire », confie le père, brisé par la situation.
Un dernier espoir : la procédure pour ingratitude
Face à cette menace, le couple tente un dernier recours : une procédure pour « ingratitude ». Ils veulent annuler la donation, estimant que leur fille les a trahis. Comment une enfant adoptive peut-elle ainsi se retourner contre ceux qui l’ont élevé et aidée ?
Soutenu par un ancien enfant placé, le père s’accroche à sa maison, à ses souvenirs, et même à ses chats, seuls compagnons dans cette épreuve.
Cette bataille n’est pas seulement juridique, c’est une lutte pour préserver leur dignité et la mémoire d’une vie construite avec amour. Mais les tribunaux semblent insensibles à cette douleur.
Quand la loi et les émotions s’affrontent
Cette affaire soulève beaucoup de questions, parfois difficiles. La loi est claire : sans un acte officiel qui leur garantit un droit d’usage, le couple n’a pas de droits légaux sur la maison.
Pourtant, ils sont ceux qui ont financé et entretenu la propriété pendant des années. Qui une raison ? Qui doit renoncer ? Et surtout, où est la place de la compassion dans ce genre de dossier ?
Le maire, les voisins et plusieurs témoins regardent cette histoire avec tristesse, espérant un compromis qui ne vient jamais. C’est rare de voir un conflit familial se terminer dans une telle souffrance et séparation.
Des liens familiaux fragiles face à la réalité juridique
Ce couple illustre bien ce que peuvent devenir des liens familiaux mal protégés sur le plan juridique. Cette histoire montre qu’il est essentiel de bien formaliser les droits et de se protéger avant de donner un bien à un proche. Sinon, les conséquences peuvent être terribles, comme ici, avec une expulsion en prime.
Mais ce n’est pas seulement une question de papier. C’est avant tout une tragédie humaine, mêlée de colère, de tristesse et d’incompréhension.
Comme le dit un vieux proverbe, « on ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis ». Parfois, la famille peut devenir l’adversaire le plus dur à affronter.