À 78 ans, cette propriétaire nantaise pensait pouvoir vivre une retraite paisible. Mais depuis l’automne 2023, sa vie a pris une tournure difficile.
Son appartement est occupé sans autorisation, la justice refuse de le faire libérer et elle se retrouve dans une situation financière compliquée.
Une fuite d’eau qui révèle l’occupation illégale
Tout commence lorsqu’elle reçoit un appel de son syndic qui l’alerte d’une fuite d’eau dans son bien immobilier. Surprise, puisqu’aucun locataire n’est censé y vivre.
En se rendant sur place, elle découvre qu’une famille, originaire de Guinée, s’est installée dans l’appartement sans son autorisation.
Ce logement de cinq pièces, hérité de son père en 1998, est devenu leur lieu de vie. Une découverte inattendue qui marque le début d’une situation longue et complexe.
Une décision de justice qui bloque l’expulsion
Face à cette occupation illégale, la retraitée espérait que la justice ordonnerait une expulsion rapide. Mais le 19 novembre, le tribunal administratif suspend l’arrêt préfectoral qui réclamait le départ des occupants.
La raison est simple : leur situation de vulnérabilité. La famille aurait en effet deux enfants en bas âge et aucune solution d’hébergement. La justice a donc privilégié leur situation sociale, au détriment du droit de propriété de la retraitée.
Sa fille, très affectée par cette décision, explique qu’un recours a été déposé. Mais elle reconnaît que le parcours judiciaire est long et semé d’obstacles.
Des charges qui pèsent lourdement sur sa retraite
En attendant, la propriétaire ne peut pas récupérer son appartement. Elle ne touche plus les 1 000 euros de loyer qu’elle percevait auparavant, un revenu essentiel qui complétait sa pension de retraite.
Et malgré l’occupation illégale, elle doit continuer à payer les charges liées au bien : eau, copropriété, consommation des squatteurs… Les dépenses s’accumulent, alors que ses ressources sont limitées.
La situation s’aggrave avec la taxe foncière de 2024 qui atteint 1 800 euros. Sa fille confie que sa mère n’a pas réussi à la régler et qu’elle doit l’aider financièrement.
Une épreuve difficile pour une femme âgée, respectueuse des lois, qui se retrouve aujourd’hui piégée par un système qui ne semble pas la protéger.
Une situation qui soulève des questions plus larges
Ce cas n’est malheureusement pas unique. Il reflète un problème plus large, mêlant décisions judiciaires complexes, lenteurs administratives et manque de solutions d’accueil pour les personnes en difficulté.
La question se pose : peut-on faire peser cette charge uniquement sur les propriétaires privés ?
Nombreux sont ceux qui, dans des situations similaires, se sentent abandonnés. Entre solidarité envers les personnes précaires et respect du droit de propriété, la ligne est fine. Et beaucoup s’interrogent sur les failles d’un système qui ne semble pas équilibré.
Vers un réajustement nécessaire
Il ne s’agit pas d’accuser des familles en détresse, mais de rappeler que le logement d’un particulier ne peut pas devenir un refuge par défaut.
Cette affaire met en lumière un besoin urgent de réformer les règles entourant les occupations illégales et de mieux protéger les propriétaires, sans négliger pour autant la situation des personnes sans domicile.
Faut-il revoir la loi pour mieux concilier les droits humains et le droit de propriété ? En attendant des réponses claires, cette retraitée continue, chaque mois, à payer des charges pour un logement dont elle ne peut même plus profiter.