Après le scandale des moteurs PureTech chez Stellantis, c’est maintenant Ford qui inquiète ses clients. Depuis plusieurs mois, de nombreux conducteurs signalent des casses moteur soudaines avec des réparations pouvant dépasser les 10 000 euros.
Une situation loin d’être anodine.
Des témoignages inquiétants
Sur les réseaux sociaux et les forums spécialisés, les retours d’expérience s’accumulent. Par exemple, Anthony a vu sa Ford Focus s’arrêter brusquement à 80 000 km en entraînant une facture de plus de 10 900 euros.
Adélaïde a vécu la même mésaventure. Romain, lui, a eu une panne complète avec sa Fiesta à seulement 44 000 km, en pleine nuit, ce qui n’a rien de facile. Sa réparation a coûté 9 000 euros.
Dans tous ces cas, les entretiens avaient été réalisés correctement, ce qui rend la situation encore plus frustrante.
La courroie « immergée » : une technique à double tranchant
Le problème rappelle celui rencontré par Stellantis avec son moteur PureTech. Ford a choisi une courroie de distribution dite « immergée », qui fonctionne directement dans l’huile moteur.
Cette solution est censée réduire les frottements et prolonger la durée de vie du moteur. Mais en réalité, cette courroie s’utilise trop vite, se désintègre et ses résidus bloquent les canaux d’huile. Résultat : une casse moteur brutale, souvent sans signe avant-coureur.
Il n’est pas seulement question de 1.0 EcoBoost : le 2.0 EcoBlue aussi concerné
Le problème ne concerne pas uniquement le moteur 1.0 EcoBoost qui équipe des modèles comme la Focus, la Fiesta, le Puma, le C-Max, la Mondeo ou l’EcoSport.
Le moteur 2.0 EcoBlue, présent sur les Ford Transit et certains camping-cars, rencontre aussi des difficultés. Là encore, la courroie immergée s’utilise plus rapidement que prévu. Ford a dû réduire les intervalles de remplacement, passant de 240 000 à 160 000 km.
Mais cette mesure est arrivée trop tard pour beaucoup qui doivent désormais remplacer leur moteur à des coûts très élevés.
Une colère grandissante chez les conducteurs
Sur Facebook, le groupe « Les Indignés de Ford » rassemble plus de 7 000 membres concernés par ce problème. Une pétition a même dépassé les 8 000 signatures, appelant Ford à reconnaître officiellement le défaut.
Les propriétaires se sentent souvent abandonnés malgré un entretien régulier et des voitures encore récentes. Ce mécontentement pourrait déboucher sur des actions en justice, comme ce fut le cas chez Stellantis.
Ford temporise, mais les doutes demeurent
Du côté de Ford, on minimise pour l’instant en assurant ne pas constater de défaut généralisé et insistant sur l’importance de suivre les plans d’entretien. Cependant, certains changements montrent que le constructeur est conscient du problème.
Depuis 2019, la courroie du 1.0 EcoBoost a été remplacée discrètement par une chaîne de distribution, plus fiable. Pour le 2.0 EcoBlue, les intervalles de maintenance ont également été raccourcis. Ces ajustements parlent d’eux-mêmes.
Une question de confiance avant tout
Au final, c’est surtout le sentiment d’injustice qui marque les conducteurs touchés. Beaucoup ne réclament pas un remboursement complet, mais au moins un geste commercial, une reconnaissance de la part de Ford.
Dans un contexte où chaque dépense compte, personne ne veut apprendre que son moteur peut tomber en panne prématurément, parfois avant même 50 000 km.
La confiance est fragile, et pour Ford, il est essentiel d’agir vite pour ne pas la perdre définitivement.