« Sur le papier, je gagnais 11 500 € par an avec mon appartement sur Airbnb, mais j’avais oublié ce point crucial »

En 2024, Eléonore possédait un appartement de 40 m² à Vienne, dans l’Isère. Sur le papier, ce logement pouvait rapporter plus de 11 000 euros grâce à Airbnb. Pourtant, elle a choisi de revenir à la location classique.

Pourquoi ce changement ? Voici son histoire, entre calculs, surprises et réalité du terrain.

Un premier investissement à Vienne

Eléonore a commencé à investir dans l’immobilier très jeune, à seulement 23 ans. Trois ans plus tard, en 2020, elle achète un immeuble composé de trois appartements d’environ 40 m² chacun, pour un total de 225 000 euros (hors frais de notaire).

Elle finance cette acquisition avec un crédit de 120 000 euros auquel s’ajoutent 65 000 euros de travaux.

« J’ai choisi Vienne parce que les prix étaient abordables, et avec le festival ‘Jazz à Vienne’, la ville est dynamique. De plus, c’est à seulement 28 km de Lyon », explique-t-elle.

Au début, elle loue les trois appartements de manière classique avec des baux longue durée et des loyers fixes. Mais en 2023, elle décide de changer d’approche.

Airbnb, une promesse de rentabilité rapide

En septembre 2023, Eléonore se lance dans la location saisonnière via Airbnb. Elle quitte son emploi dans une start-up à Paris pour se consacrer pleinement à son entreprise d’investissement immobilier. Elle cherche à générer rapidement des revenus.

Eléonore fait louer son appartement entre 45 et 55 euros la nuit, en toute confiance la gestion à une concierge rémunérée à hauteur de 25 % du prix de la nuitée. En 2024, son taux d’occupation oscille entre 65 % et 70 %, ce qui lui rapporte un chiffre d’affaires brut de 11 664 euros.

« Sur le papier, c’était 76 % plus louable qu’une location classique. Si j’avais loué 550 euros par mois, je n’aurais gagné que 6 600 euros par an », raconte-t-elle.

Tout semblait parfait, mais un détail important avait été oublié.

Les charges, un coût caché

La belle rentrée d’argent fond rapidement quand on prend en compte les charges. En 2024, Eléonore a dépensé 4 034 euros pour la conciergerie et le ménage et 1 605 euros pour l’électricité.

« Le chauffage est allumé en permanence, même entre deux locations », précise-t-elle.

À cela s’ajoutent les frais d’Internet et d’eau. Au total, les charges s’élèvent à 6 108 euros. Sur les 11 664 euros de revenus bruts, il ne reste donc que 5 556 euros nets.

Avec une location classique, ces frais sont moins lourds. Pas de concierge et le locataire paie directement le chauffage, l’eau et Internet. Le propriétaire a ainsi moins de dépenses.

Pourquoi revenir à la location classique ?

La location classique n’est pas sans défauts : vacances locatives, loyers impayés, changements fréquents de locataires… Mais elle offre souvent plus de stabilité financière.

« Après plus d’un an sur Airbnb, je remets mon appartement à la location classique cet été, pour privilégier les locataires locaux », annonce Eléonore. Elle prévoit un loyer mensuel entre 500 et 550 euros, plus stable et réaliste.

Les leçons pour l’avenir

Si elle devait refaire de la location saisonnière, Eléonore ferait quelques ajustements. « Je vais choisir un appartement en centre-ville, qui tient plus les touristes que les travailleurs. Je vais réaliser des travaux de rénovation énergétique et installerais des chauffages réglables à distance. »

L’objectif étant de réduire les charges pour améliorer la rentabilité.

Elle a compris que la rentabilité ne se mesure pas au chiffre d’affaires brut, mais à ce qui reste après avoir payé toutes les dépenses.

Airbnb, est-ce un jackpot ou un piège à frais ? La réponse se trouve souvent dans ces petits détails que l’on oublie quand on rêve de gains rapides.

En immobilier comme ailleurs, il faut rester prudent et bien calculer chaque euro.