En 2025, ce type de maison est particulièrement visé par les squatteurs (et ce n’est pas la résidence secondaire)

Quand on parle de squat, on pense souvent aux résidences secondaires laissées vides plusieurs mois par an. Pourtant, ce n’est pas la seule cible des squatteurs. En réalité, un autre type de maison attire de plus en plus leur attention.

Le phénomène du squat progresse en France et concerne différents types de logements, toute l’année comme les résidences secondaires ou les appartements vides.

Mais actuellement, un certain type de maison souvent oublié  devient une vraie cible. Alors, qu’en est-il exactement ? On fait le point.

Squat en France : chiffres et cadre légal

Le squat est un sujet sensible qui alimente régulièrement les débats. Les propriétaires s’inquiètent mais la réalité est plus nuancée.

En 2021, les autorités ont recensé 124 cas officiels de squat. Bonne nouvelle : dans 75 % des cas, les propriétaires ont pu récupérer leurs biens. Mais toutes les régions ne sont pas touchées de la même manière.

Quatre zones concentrent 80 % des squats : l’Île-de-France, les Hauts-de-France, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie, selon l’Observatoire du squat.

Face à la montée des inquiétudes, la loi du 27 juillet 2023 appelée « loi anti-squat » ou « loi Kasbarian-Bergé », a renforcé les sanctions. Désormais, squatter un logement peut entraîner jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Conséquence immédiate : les demandes d’expulsion ont fortement augmenté en passant de 147 en 2022 à 432 entre septembre 2023 et mai 2024, avec 356 expulsions réalisées.

Ce ne sont pas que les résidences secondaires…

Alors, quels biens sont réellement ciblés ? Contrairement aux idées reçues, les squatteurs ne s’attaquent pas uniquement aux résidences secondaires. Depuis quelques années, les maisons en cours de succession sont devenues une cible privilégiée.

En cause, elles restent souvent inoccupées longtemps et surtout, tant que la succession n’est pas finalisée, elles n’ont pas de propriétaire officiel. Cela les rend particulièrement vulnérables.

Une situation révélatrice a été rapportée en 2021 par le magazine Capital. Une grande ferme en Haute-Garonne, appartenant à une femme décédée sans héritier clair, était squattée depuis deux ans.

Sans propriétaire officiel, les proches ne peuvent ni récupérer la maison ni engager une procédure judiciaire. « Sans propriétaire officiel, il est impossible d’agir », explique Capital.

Quand la succession traîne, les squatteurs s’installent

Parfois, les démarches successorales prennent du temps. Ce délai profite aux squatteurs.

À Toulouse, en 2015, Bruno a hérité de la maison de sa mère. La succession traînait, et pendant ce temps, des squatteurs ont investi les lieux.

À Stains, en Seine-Saint-Denis, une maison de maître en cours de succession a été occupée pendant sept mois par une centaine de personnes. En conséquence, le lieu était totalement dévasté.

Héritage et squat : comment se protéger ?

Si vous héritez d’un bien immobilier, la prudence est de mise. Il est important d’agir rapidement. Pensez à sécuriser le logement avec une alarme ou des caméras dès que possible. Parlez-en aussi avec vos proches pour anticiper et préparer la protection du bien.

Lorsque la maison est en cours de succession, n’hésitez pas à informer la mairie et les autorités locales. Ils pourront renforcer la surveillance du secteur. Le plus important reste de finaliser la succession rapidement. Moins le bien reste vacant et sans propriétaire, moins il sera une cible pour les squatteurs.

Enfin, un avertissement crucial : ne tentez jamais d’expulser vous-même les squatteurs. Cette pratique est illégale et peut se retourner contre vous.